L’Allemagne et l’Espagne ont signalé lundi une nouvelle hausse de l’inflation en mai. La guerre en Ukraine continuant de faire grimper les prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Exerçant une pression sur la Banque centrale européenne pour accélérer la hausse des taux d’intérêt.
Dans la première économie européenne, l’Allemagne, le taux d’inflation annuel s’est accéléré à 7,9% pour atteindre le niveau le plus élevé. Et ce, depuis la réunification en 1990, selon les données préliminaires de l’agence fédérale allemande des statistiques Destatis. La dernière fois que l’inflation s’est accélérée à un rythme comparable, c’était en Allemagne de l’Ouest en janvier 1952.
Le taux d’inflation espagnol a atteint 8,7% en glissement annuel en mai. Et ce, après avoir légèrement baissé à 8,3% en avril, selon l’INE.
Comme dans d’autres pays, l’augmentation a été tirée par la flambée des coûts de l’énergie et des matières premières. Et ce, malgré les efforts du gouvernement espagnol pour alléger le fardeau des ménages.
En Allemagne, Destatis a déclaré que les prix de l’énergie avaient augmenté de plus de 38% en mai. Les prix des denrées alimentaires avaient augmenté de 11%. « Un autre facteur ayant un effet à la hausse sur les prix est l’interruption des chaînes d’approvisionnement causée par la pandémie de Covid-19 », a-t-il ajouté.
Hausse des taux d’intérêt en juillet
Les chiffres de lundi suggèrent que le club monétaire des 19 pays n’a pas encore atteint son pic d’inflation. De nombreux pays européens étant fortement dépendants des importations russes de gaz et de pétrole.
En effet, les lourdes sanctions contre la Russie ont également ajouté de nouveaux bouleversements aux chaînes d’approvisionnement mondiales déjà tendues.
Pour rappel, en avril, l’inflation de la zone euro a atteint un niveau record de 7,5%, bien au-delà de l’objectif de 2% de la Banque centrale européenne (BCE).
La BCE a annoncé son intention de relever les taux d’intérêt en juillet. Et ce, pour la première fois depuis plus d’une décennie dans le but de maîtriser l’inflation; à la suite de mesures similaires prises récemment par d’autres grandes banques centrales.
La chef de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré que la banque avait pour objectif de mettre fin aux taux d’intérêt négatifs d’ici septembre.
Notons que la BCE a actuellement un taux de dépôt bancaire de moins 0,5%. Ce qui signifie que les prêteurs paient pour garer leur excédent de trésorerie à la banque centrale.