L’institut One to One annonce aujourd’hui, à Tunis, les résultats de l’Afrobaromètre sur la situation économique en Tunisie.
Les résultats principaux
A cet égard, One to One note que 22% des Tunisiens ont été en manque de revenus. Tandis que 18% sont sans soins médicaux. Alors que 16% n’ont pas d’accès à l’eau potable. Et ce, au moins plusieurs fois pendant l’année écoulée.
En outre, une bonne majorité des Tunisiens (94%) réclament au gouvernement d’améliorer la gestion économique. Il s’agit de la première préoccupation des Tunisiens.
Suite à la présentation des résultats par le directeur de One to One, la parole a été cédée à une constellation de panélistes. Et ce, afin qu’ils dissèquent les résultats de l’enquête.
Regard critique sur les chiffres
Le professeur d’économie et ancien ministre Abderrazek Zouari a indiqué lors de son intervention qu’il s’attendait à ce que le pourcentage des personnages qui considèrent que la situation économique est dans une perspective négative dépassent de loin les 84%. Pour lui, pendant les 12 dernières années, il n y a pas eu de réformes et d’application de recommandations.
Dans le même contexte, il affirme qu’il existe plusieurs études et diagnostics sur la situation économique en Tunisie. Mais ce qui manque, c’est la mise en œuvre. Abderrazek Zouari affirme que l’économie est une science exacte où il faut faire appel à des spécialistes lors des débats. Cependant, le débat soulevé souvent n’est autre que comptable. Il précise que l’instabilité politique ne favorise pas les réformes économiques. Ainsi, il estime que la Tunisie a besoin d’une solution économique efficace.
De plus, l’intervenant considère que les politiques économiques et publiques ne doivent pas être faites par la population, car c’est la mission des gouvernements. L’économiste plaide également pour une efficacité économique. Et ce tout en rappelant l’inexistence d’un débat sur la création de la croissance en Tunisie.
La directrice exécutive du magazine Managers et maitre-assistante à l’IHEC Sahar Mechri, a indiqué lors de son intervention que l’étude a dévoilé, entre autres, la nécessité de réformer et d’améliorer le service public. Et ce, notamment en ce qui concerne la santé, l’éducation et le transport.
Pour elle, l’amélioration de ses volets permet d’augmenter le pouvoir d’achat des Tunisiens. A titre d’exemple, le citoyen ne sera pas dans l’obligation de contracter un crédit pour acheter une voiture si le transport public était efficace et sophistiqué. Ainsi, la dégradation de la qualité du service public est une forme d’exclusion pour une catégorie des Tunisiens. D’ailleurs, elle considère que l’étude dévoile l’insécurité et un taux élevé de mécontentement de la tranche d’âge 18-35. La lutte contre les inégalités sociaux, économiques et intergénérationnelle s’imposent, relève-t-elle.
Pour sa part, l’avocat d’affaires et membre du Bureau exécutif de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT) est revenu sur l’aspect économique de la question. Il considère que l’État doit donner l’exemple en matière d’investissement public pour rassurer les investisseurs. A cet égard, rassurer les investisseurs qui opèrent déjà en Tunisie est une priorité, soutient-il. Tandis qu’il déplore la situation critique du port de Rades et de l’aéroport international de Carthage. De même, il met en exergue l’instabilité politique qui ne peut pas rassurer les investisseurs. Surtout que ce qu’ils cherchent en premier lieu est la stabilité et la confiance.
Enfin, l’ancien directeur général de L’Agence nationale pour l’emploi et le travail et Chief Technical advisor à l’Organisation international du travail ( OIT) considère de son coté qu’il faut œuvrer pour la mise en place d’un nouveau modèle économique en Tunisie. Alors, revenant sur la tranche d’âge de 18-35 ans, il indique qu’elle ne dispose pas facilement d’un accès au financement comme il se doit. Il pointe du doigt le manque de réformes.