Les prix du Brent se sont envolés aujourd’hui, dépassant 123 dollars. Et ce, après que l’Union Européenne a accepté d’imposer un embargo partiel sur le brut russe.
La décision concerne le pétrole importé par voie maritime. Une exception étant en effet prévue pour les importations par oléoduc; et ce par suite de l’opposition de la Hongrie. Cette politique permettrait de réduire efficacement, d’ici la fin de l’année, environ 90% des importations.
Efficacité partielle
Considérée comme une décision politique historique visant à paralyser la machine de guerre du président russe Vladimir Poutine, les conséquences pratiques feront du mal aux économies. Car, environ 36% des importations de pétrole de l’UE proviennent de Russie. Un pays qui joue un rôle prépondérant sur les marchés pétroliers mondiaux.
Par ailleurs, les responsables ukrainiens ont insisté à plusieurs reprises pour que l’UE impose un embargo total sur le pétrole et le gaz russes. Cependant, les pays importateurs d’énergie continuent à alimenter quotidiennement le trésor de guerre de Poutine.
Par ailleurs, l’importance de cette décision pour les Européens est qu’elle ouvre la voie à l’accroissement de la pression sur d’autres pays importateurs d’énergie, comme l’Inde. Et ce, afin qu’ils imposent des mesures similaires sur le pétrole russe. Avant, c’était impossible, car il est très difficile de demander à la troisième économie asiatique de réduire ses importations si l’Europe elle-même ne le fait pas.
En outre, la Chine a été vue en train d’augmenter discrètement ses achats de pétrole russe à des prix réduits. Pékin semble chercher à combler le vide laissé par les acheteurs occidentaux. Moscou n’est pas d’ailleurs inquiète et reste confiance qu’elle trouvera d’autres acheteurs.
Batterie de sanctions
Outre les sanctions pétrolières, le bloc a adopté des mesures visant à exclure la plus grande banque russe, SberBank, du système de messagerie SWIFT; ainsi qu’à interdire trois autres radiodiffuseurs publics.
De plus, il est désormais interdit aux entreprises européennes d’assurer et de réassurer les navires russes. Près de 95% des assurances maritimes pour le pétrole russe étaient souscrites en Europe, principalement à Londres. Cela n’affecterait pas seulement les exportations vers l’Europe, mais aussi celles partout dans le monde.
Cela s’ajoute donc aux mesures précédentes. Celles-ci ont notamment visé à: restreindre l’accès aux marchés de capitaux; geler les actifs de la banque centrale russe; exclure les institutions financières russes de SWIFT; et interdire les importations de charbon et d’autres matières premières.
Bien que cela puisse serrer l’étau autour de Moscou, ce sont, in fine, les consommateurs européens qui paieront le prix de cette démarche.