Le président de la République, Kaïs Saïed a présidé, ce mercredi 1er juin 2022, le conseil des ministres, consacré à l’examen d’un nombre de décrets et d’arrêtés.
Le président de la République indique que le conseil examinera, dans un premier temps, un projet de décret amendant la loi électorale, pour préparer le terrain au référendum du 25 juillet 2022 portant sur la nouvelle constitution pour une nouvelle République.
Le deuxième projet qu’il a été décidé d’approuver et qui sera débattu par la suite, porte sur l’amendement du décret relatif au conseil supérieur provisoire de la magistrature.
«Nous avons émis plusieurs mises en garde pour que la justice procède à son propre assainissement. Partant du fait qu’il ne peut y avoir d’éradication de la corruption et une fin des dépassements de la loi qu’après assainissement total de la justice.
Et d’enchaîner qu’il y a eu des reports « prémédités » pour l’ouverture des dossiers, pourtant prêts à être instruits. Cette situation ne peut perdurer. Cette fois-ci, tous les dossiers ont été examinés par plusieurs parties pour ne pas causer la moindre injustice », a ajouté le chef de l’Etat.
Le chef de l’Etat considère qu’il est inadmissible qu’il y ait une justice à deux vitesses. Une pour les pauvres, et une autre pour les riches, les criminels et les assassins qui bénéficient d’un autre traitement. « Nous ne nous ingérerons jamais dans la justice. Tous les citoyens sont égaux devant la justice, peu importe leur rang. Cependant, le devoir nous impose de prendre de telles mesures pour préserver la paix sociale et l’Etat, avec tout notre respect pour les juges intègres».
Saïed cite les cas des magistrats ayant entravé le déroulement des enquêtes, la partialité, l’orientation des enquêtes, les violations des procédures, la menace des magistrats, mais aussi l’enrichissement illicite, l’entrave des enquêtes dans l’appareil secret et la protection des suspects dans des affaires terroristes profitant de leur statut, soulignant que ces magistrats font l’objet de poursuites disciplinaires, mais leurs dossiers sont restés sans suite.
Le président de la République a, également, fait état d’autres dépassements, dont notamment, l’implication dans des affaires de trafic douanier, de falsification de documents officiels (octroi de la nationalité tunisienne à des terroristes), la complicité dans l’affaire de l’appareil secret, le maintien en liberté de suspects dans des affaires terroristes, les liens avec des partis politiques et la falsification dans des affaires de corruption impliquant des proches de dirigeants politiques.
Parmi les autres dépassements, le chef de l’Etat cite le cas d’un magistrat travaillant comme conseiller auprès d’une entreprise privée. Il évoque aussi celui d’un magistrat accusé de harcèlement sexuel par trois de ses collègues. Outre des affaires de pots-de-vin, d’adultère, de blanchiment d’argent, de corruption financière, etc.
Noureddine H.