Comme l’on s’y attendait après la conférence de presse tenue, ce matin du mercredi 1er juin 2022 par le Comité de défense des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, le mouvement islamiste d’Ennahdha a vite fait de riposter.
Ainsi, la présidente du bureau juridique du mouvement Ennahdha, a fait allégation aux accusations du comité quant à la participation de Rached Ghannouchi à des opérations d’espionnage en collaboration avec un opérateur téléphonique.
Zeineb Brahmi a rappelé à ce propos que le chef de l’Etat avait officiellement reçu, quelques jours seulement après la conférence précédente, le président du conseil d’administration du même opérateur téléphonique. Elle a considéré que cet entretien en lui-même était « une preuve d’innocence de Rached Ghannouchi et que les accusations étaient complètement infondées… »
« La découverte du crime, l’ouverture d’une enquête, le début des poursuites judiciaires ont eu lieu alors que le mouvement Ennahdha était au pouvoir… Le mouvement Ennahdha n’avait pas besoin d’un appareil secret puisqu’il était au pouvoir et que le chef du gouvernement était l’une des figures du parti… Le comité a choisi de parler de quelques éléments du dossier… Mustapha Khedher a passé huit ans en prison et a purgé sa peine… Un individu lui a apporté les documents en question dans une camionnette… Le comité de défense n’a pas cherché à identifier cette personne ou à l’inclure dans l’enquête… Celui qui cherche la vérité doit la chercher en entier », a-t-elle ajouté.
Essayant de détourner les déclarations du comité de défense de leur véritable sens, Zeineb Brahmi a prétendu que le comité de défense des martyrs Belaïd et Brahmi avait monté ce dossier dans le but de porter atteinte à un rival politique.
Et d’ajouter que la «conférence de presse tenue par le comité de défense n’a rien apporté de nouveau… Rached Ghannouchi et les autres individus concernés n’ont pas été informés de l’interdiction de voyage… Vendredi dernier, une publication Facebook avait été partagée sur le profil d’une personne célèbre ayant acquis la nationalité tunisienne et connue pour son opposition au mouvement Ennahdha annonçait l’interdiction de voyage…
Le comité de défense de Belaïd et Brahmi utilise la question de l’appareil secret afin de porter atteinte au mouvement Ennahdha à l’occasion d’élections ou pour aider l’une des composantes de la scène politique en cas de crise », a-t-elle poursuivi en évoquant Bassel Torjeman sans le citer.
Zeineb Brahmi a révélé que c’est le comité qui a informé Bassel Torjeman et d’autres médias de la décision d’interdiction de voyage avant d’informer la personne concernée. Elle a laissé sous-entendre que « l’interdiction n’était qu’un complot du gouvernement en collaboration avec le comité de défense dont l’un des membres était le conseiller de l’un des ministres. »…
N. H.