L’accord, signé hier à Dubaï, prévoit d’augmenter le volume des échanges commerciaux à plus de 10 000 millions de dollars par an. Et ce sur une période de cinq ans.
« Historique ». C’est le terme utilisé par Israël et les Émirats arabes unis (EAU) pour définir l’accord de libre-échange signé mardi dans une étape stratégique qui consolide leurs relations normalisées en 2020.
« Historique ». C’est le terme utilisé par Israël et les Émirats arabes unis (EAU) pour définir l’accord de libre-échange signé mardi dans une étape stratégique qui consolide leurs relations normalisées en 2020.
« Il s’agit d’un accord important et historique. Il renforcera l’économie d’Israël et ouvrira de nouvelles et passionnantes opportunités à tous les citoyens ». C’est ce qu’a déclaré la ministre israélienne de l’Economie et de l’Industrie, Orna Barbibay. Et ce après avoir signé à Dubaï le premier accord de libre-échange entre Israël et un pays arabe. Chose qui n’a pu se concrétiser après la signature de la paix avec l’Egypte (1979) et la Jordanie (1994).
Barbibay a annoncé qu’ils allaient « éliminer conjointement les barrières » et promouvoir « le commerce global et les nouvelles technologies ». Elle a salué le travail de son homologue émirati, Abdullah bin Tuk Al Marie et du ministre d’Etat au Commerce extérieur, Thani bin Ahmed Al Zeyoudi, qui après la signature de l’accord de partenariat économique global a proclamé : « Nous avons écrit un nouveau chapitre dans l’histoire du Moyen-Orient. Notre accord accélérera la croissance, créera des emplois et inaugurera une nouvelle ère de paix, de stabilité et de prospérité dans le toute la région. »
Le volume des échanges passera à plus de 10 000 millions de dollars par an sur une période de cinq ans
Au-delà des mots d’apparat sur les « ponts entre les pays et les peuples », l’accord prévoit de porter le volume des échanges à plus de 10 000 millions de dollars par an sur une période de cinq ans. Il accorde une exonération fiscale immédiate ou progressive dans 96 % des échanges bilatéraux se concentrant essentiellement sur le domaine de l’agriculture, de la santé et de l’alimentation. Selon l’émirat, le pacte signifiera une augmentation de 1 900 millions de dollars de son PIB au cours de ces cinq années.
Selon les prévisions de la Chambre de commerce EAU-Israël, le nombre d’entreprises israéliennes travaillant avec ou dans l’émirat, en particulier à Dubaï, approchera les 1 000 d’ici la fin de 2022, tandis que le commerce bilatéral dépassera les 2 milliards de dollars. L’accord comprend également une réglementation sur les droits de propriété intellectuelle et le commerce électronique.
Il convient de rappeler qu’après la normalisation des relations parrainée par les États-Unis en 2020 dans les soi-disant « Accords d’Abraham », les Émiratis et les Israéliens ont signé de nombreux accords dans les domaines économique, commercial, financier, technologique et touristique avec des vols pleins de visiteurs israéliens à Dubaï.
De même, un fonds commun a pour mission d’aider les petites et moyennes entreprises qui ont tendance à avoir beaucoup plus de difficultés à profiter et même à accéder au succulent gâteau des bénéfices que les grandes entreprises israéliennes qui opèrent dans le pays arabe depuis deux décennies.
Des relations de moins en moins discrètes et de plus en plus intenses
De cette manière, les EAU continuent d’essayer de diversifier leur industrie basée notamment sur le pétrole et le gaz. Les Émirats arabes unis s’intéressent à la High-Tech israélienne et à ses innovations, notamment dans le secteur de l’alimentation et de l’eau, tout en attirant les Israéliens non seulement pour sa puissance financière, logistique et commerciale ou ses hôtels de luxe et ses gratte-ciel, mais aussi pour son leadership dans l’énergie dite moderne et verte.
Sous l’égide des accords d’Abraham, Israël a normalisé ses relations avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, bien que le processus n’ait pas été achevé avec ce pays africain en raison de ses événements internes tumultueux.
Israël a renforcé les contacts commerciaux, économiques et touristiques avec le Maroc et le Bahreïn même si, logiquement, les gros titres et les focus ont été consacrés aux accords signés en matière de sécurité et de défense.
La grande question est de savoir si l’Arabie saoudite rejoindra le processus de normalisation diplomatique avec Israël sans qu’il y ait d’abord, comme l’indique sa position traditionnelle, une solution au conflit basée sur la création d’un État palestinien.
Dans des déclarations récentes aux médias, des sources diplomatiques israéliennes et arabes excluent un accord officiel à court ou moyen terme entre Israël et l’Arabie saoudite malgré des relations de moins en moins discrètes et de plus en plus intenses, motivées depuis des années par l’alliance de l’ombre devant son grand ennemi commun l’Iran et intensifié ces dernières semaines avant la visite du président américain Joe Biden dans la région en juin prochain.