Certes les mécanismes d’appui et de soutien aux entreprises tunisiennes existent. Ils connaissent des améliorations. Ce qui ne veut pas dire qu’elles soient parfaites. Loin s’en faut. Constat d’un séminaire organisé lors du 10 ème salon de l’entreprise de Sfax.
« Entre le seuil de rentabilité et la faillite ». Lébid Zaafrane, Directeur général de la Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises (BFPME) a décrit d’une formule la situation où se trouve aujourd’hui l’entreprise tunisienne. La pandémie est passée par là et a affaibli l’entreprise tunisienne et notamment les PME.
Intervenant lors du premier séminaire du 10ème Salon de l’entreprise organisé à Sfax, les 1 et 2 juin 2022, consacré au thème « Mécanismes et financement, de développement et d’appui aux entreprises et startups », le banquier a caché que les problèmes rencontrées par les entreprises tunisiennes sont aujourd’hui d’une toute autre nature.
Il ne s’agit plus pour elles d’investir, mais de trouver les fonds nécessaires pour pouvoir continuer leurs activités. Ainsi en est-il des fonds de roulement qui leur permet d’acheter de la matière première. Et Lébid Zaafrane d’évoquer l’équation qui consiste à sauver les meubles. A commencer par les emplois.
En cause, entre autres, les banques. Auxquelles des règles bien prudentielles ont été imposées. Des banques qui ne prêtent plus, et pour l’essentiel, qu’à l’Etat. Mais, il n’y a pas que cela. L’entreprise tunisienne souffre depuis belle lurette de problèmes structurels. Comme l’autofinancement. Il y a aussi, et dans ce cadre, la culture entrepreneuriale : lorsqu’on fait des études c’est pour occuper un poste plus tard et non pas pour créer sa propre entreprise. Et le patron de la BFPME de lancer, dans ce cadre, un appel afin que ceux qui lancent des projets se trouvent des associés.
Des mécanismes de facilitation à mettre en place
Jadis, la Tunisie disposait de banques de développement qui s’engageaient dans des projets. Ce n’est plus le cas, dit-il. Et Lébed Zaafrane d’indiquer que la BFPME est aujourd’hui la seule banque de développement en Tunisie.
Pas moins de six intervenants se sont succédé à la tribune du premier séminaire du Salon de l’entreprise pour évoquer les multiples aides et soutiens qui existent en Tunisie. Et qui ne font que prendre du volume. A l’image de l’effort fourni par l’Instance Tunisienne de l’Investissement (ITI). Une instance dédiée à cette activité. Et qui accomplit sa mission en coopération avec de nombreuses structures, a assuré son patron Ridha Dridi.
Les débats qui ont suivi les interventions ont permis cependant de remarquer que beaucoup reste à faire en matière de soutiens et d’aides pour booster l’investissement. Invité du 10 ème Salon de l’entreprise, un opérateur libyen a regretté le spectacle des camions chargés de marchandises qui doivent attendre longtemps, quelquefois deux jours, pour pénétrer au poste frontière de Ras Jedir. En se demandant s’il n’y a pas de mécanismes de facilitation à mettre en place.