Le Nigeria vient de ratifier l’accord de la Nigerian National Petroleum Corporation (Nnpc) avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour la construction d’un gazoduc avec le Maroc.
Le ministre d’Etat nigérian chargé des ressources pétrolières, Timipre Sylva, l’a fait savoir mercredi 1er juin, dans une déclaration à la presse. Et ce, à l’issue d’une réunion du Conseil exécutif fédéral nigérian. Selon l’agence de presse officielle nigériane « Nan », le projet a déjà atteint le stade initial de la conception technique. « Le gazoduc transportera du gaz à travers plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest vers le Maroc, puis vers l’Espagne et l’Europe », ajoute l’agence.
Ainsi, le Nigeria et le Maroc tentent toujours de lever des fonds pour ce méga projet de gazoduc. Celui-ci est destiné à acheminer le gaz nigérian vers l’Afrique du Nord et l’Europe. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les réserves de gaz de l’Afrique sont de plus en plus surveillées. En effet, l’Union européenne, en particulier, cherche des alternatives à ses approvisionnements en gaz depuis la Russie.
Un mégaprojet longeant la côte atlantique sur plus de trois mille kilomètres
Il y a quatre ans, le roi du Maroc Mohammed VI et le président nigérian Muhammadu Buhari se mettaient d’accord sur un mégaprojet. Il s’agit de transporter du gaz le long de la côte atlantique. Et ce, sur plus de trois mille kilomètres; après la signature d’un accord de coopération énergétique en 2016.
A cet égard, M. Sylva a déclaré que le pipeline serait une extension d’un pipeline qui transporte du gaz du sud du Nigeria vers le Bénin, le Ghana et le Togo depuis 2010. «Nous voulons continuer ce même pipeline vers le Maroc le long de la côte. Aujourd’hui (le projet) est toujours à l’étude », affirmait-il, le 2 mai.
Par ailleurs, le Fonds de l’OPEP pour le développement international s’est mis d’accord avec le Maroc pour financer la deuxième phase des études de faisabilité d’un gazoduc sous-marin avec le Nigeria. L’accord de 14,3 millions de dollars a été signé pour financer conjointement la deuxième phase des études du projet de gazoduc Nigéria-Maroc (Nmgp).
Ainsi, selon l’agence de presse marocaine « Map », l’étude est cofinancée par la Banque islamique de développement. Elle prévoit « la rédaction des documents pour la mise en œuvre du projet Nmgp; ainsi que la réalisation de l’analyse technique, financière et juridique y afférente ». Le projet de gazoduc de 5 660 kilomètres entend répondre aux besoins de développement économique des pays d’Afrique de l’Ouest concernés. Le pipeline offshore devrait traverser les eaux du Bénin, du Togo, du Ghana, de la Côte d’Ivoire, et du Libéria.