Quels sont les acquis sur le secteur de la santé? Avons-nous posé toutes les questions pour que le secteur de la santé se revitalise? De quoi avons-nous besoin réellement?
Il faut dire que la santé soit un droit pour chaque être humain . De plus il s’agit d’un droit fondamental reconnu par plusieurs instruments juridiques internationaux ratifiés par la Tunisie dont notamment l’article 38 de la constitution.
En outre, depuis quelques années, la Tunisie a réalisé de grandes avancées médicales. Et ce via la qualité de la formation et le professionnalisme du cadre médical et paramédical tunisien demeurent inébranlables. C’est ce qui explique, entre autres, que la Tunisie est l’une des destinations privilégiées du tourisme médical.
Mais depuis la pandémie, le système de santé en Tunisie ne s’est pas encore rétabli des séquelles des cinq vagues successives ayant mis à rude épreuve tous les intervenants du secteur.
970 médecins ont quitté la Tunisie
En outre, il convient de rappeler que la pandémie a mis à nu les défaillances du secteur de la santé. Ce qui nécessite une prise de conscience afin d’intervenir en urgence pour sauver les hôpitaux et améliorer les conditions de travail des médecins et cadres soignants.
Cela dit, il y a un constat observé depuis quelques années est la fuite de cerveaux des jeunes médecins où des centaines de nos jeunes médecins ont choisi de quitter la Tunisie, laissant derrière eux un “désert” médical difficilement “reboisable”. Et ce faute de moyens financiers, de ressources humaines, mais surtout d’opportunités de carrière en Tunisie.
Rien qu’en 2021, 970 médecins ont quitté la Tunisie. Ainsi cela témoigne de la qualité professionnelle et scientifique des médecins fortement sollicités en France, en Allemagne, au Canada, et un peu partout dans le monde.
Certes, d’importants efforts étaient déployés. Et ce pour remettre à niveau le secteur de la santé. Reste qu’on peine à percevoir ce changement.
Une chose est sûre est que les problèmes s’accumulent et le budget du ministère de la santé se rétrécit à mesure que les hôpitaux publics se surchargent et cliniques privées continuent à monter en flèche.
Le problème de la pénurie des médicaments en débat!
Si les résultats du secteur privé sont de plus en plus réjouissants, le problème de la pénurie des médicaments dans les hôpitaux et les pharmacies d’officine, le spectre de la faillite de la pharmacie centrale et l’éternelle crise des caisses sociales et particulièrement de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), et tant d’autres données alarmantes nous ramènent à la réalité déplorable, aux tracas que vit le citoyen et aux combats acharnés qu’il mène pour survivre, dans un État constitutionnellement garant “de la sécurité et de la qualité des services de santé”, et donc de l’accès du citoyen aux médicaments.
Qu’en-t-il donc de la pénurie des médicaments en Tunisie ? Quelles mesures à prendre et réformes à engager pour pallier les difficultés que traverse la Pharmacie Centrale de Tunisie avant qu’elle ne rende son dernier souffle ? Comment sortir de cette spirale négative de corruption et de trafic de médicaments ? Et serait-il un jour possible de mettre fin à la détresse et aux calvaires vécus par les affiliés de la CNAM ?
Or la grande question d’aujourd’hui est de comment garantir au tunisien l’accès à des soins abordables de qualité ? Où en est le projet de loi relatif aux droits des patients et à la responsabilité médicale après le gel des activités du Parlement ?
Toutes ces questions et d’autres seront débattues tout au long de cette journée du 09/06/2022, de 7h30 à 19h30 avec les représentants du secteur de la santé en Tunisie, des représentants de l’Etat et des experts. Car l’intérêt d’aujourd’hui est d’identifier les futurs enjeux du secteur de la santé.