La South Mediterranean University (SMU : MSB/MedTech/LCI) a organisé une conférence-débat intitulée: « La diplomatie économique tunisienne en Afrique, financement et perspectives ». Et ce, en présence du Président-Fondateur de la SMU, Pr Mahmoud Triki. L’événement s’inscrit dans le cadre de son cycle de conférences mensuelles intitulé « Les Jeudis de l’Afrique ». L’université privée a organisé l’événement en partenariat avec l’association « Le Forum Tunisien des Politiques Publiques (FTPP) ».
Ont participé à l’événement des responsables de haut niveau, à l’instar de: Mourad Ben Hassine (Cepex); Raoudha Boukadida (Banque centrale de Tunisie); Sami Gargouri (BSIC Sénégal); et Bilel Gmati (Attijari Bank). Avec le concours de Ridha Mahjoub, EMBA Alumni et expert en développement commercial pour la zone Afrique. L’ambassadeur du Sénégal en Tunisie, Ramatoulaye Bâ Faye, y était présent.
De la nécessité de booster la diplomatie économique tunisienne en Afrique
Il s’agissait, lors de cette rencontre, de débattre de la problématique financière de la diplomatie économique tunisienne en Afrique. Et de la collaboration entre partenaires publics et privés. Hela Chaari, directrice du Centre de Carrière et des Alumni à la SMU, a rappelé que « la diplomatie économique vise à promouvoir les produits et services tunisiens à l’étranger et n’est pas la chasse gardée du département des Affaires étrangères ». Elle souligne la nécessité de multiplier également les efforts pour attirer les IDE en Tunisie.
Pour ce faire, il s’avère donc nécessaire d’user de l’outil politique pour atteindre les objectifs économiques. Et, par conséquent, mettre en place des mécanismes de financement, afin de pallier à l’éparpillement des efforts.
L’annonce récente du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie de la promulgation d’un nouveau Code des changes qui sera dévoilé en juillet 2022 a laissé entrevoir, chez les opérateurs économiques, un espoir pour l’amélioration des procédures dont certains textes datent de plusieurs décennies et constituent des freins au développement des opérations d’investissement ou d’exportation, notamment vers l’Afrique.
« Ce nouveau code prévoit d’annoncer un meilleur engagement d’une levée des restrictions restantes aux opérations de change ». Ainsi se réjouit Donia Jemail, présidente du FTTP. Elle rappelle qu’il permettra « une meilleure adéquation avec les mutations technologiques et la levée de toute incohérence dans certains textes ».
Le rôle de plusieurs institutions publiques dans la facilitation des procédures au quotidien a occupé une grande partie des débats. Notamment pour ce qui concerne le Cepex, la Banque centrale de Tunisie. Mais aussi les banques dans leurs relations avec leur clientèle, quand il s’agit de transactions en devises ou concernant les garanties qu’elles peuvent apporter.
Moderniser le Code des changes
« La BCT est plus que jamais convaincue de moderniser le Code des changes pour faciliter la mobilité des personnes et des capitaux et également pour l’introduction des nouveaux systèmes de payement », a souligné pour sa part Raoudha Boukadida. La responsable au sein de la BCT a expliqué que cela concernait l’évolution économique de manière générale. Et surtout les relations financières entre la Tunisie et les pays étrangers.
Les problèmes et les goulots d’étranglement étant identifiés, la BCT a lancé une consultation auprès des entreprises. L’objectif étant de connaître la proportion des transactions qu’occupe cette réglementation; et ce, avec l’étranger. L’objectif essentiel étant l’amélioration du climat des affaires. Et d’apporter plus d’assouplissement.
« Nous avons également pensé à tout ce qui est commerce électronique. Et ce, dans le contexte digital actuel nécessitant des plateformes de paiement d’e-commerce. En dépit de l’étroitesse du marché tunisien qui n’intéresse pas les plus grandes sociétés internationales », a ajouté Mme Boukadida.
L’engagement ferme de la BCT de lever les restrictions
Ce futur code témoigne donc de l’engagement ferme de la BCT de lever les restrictions. Ces restrictions existent dans la réglementation des changes. Cette libéralisation va cependant tenir compte du contexte actuel de l’économie tunisienne. Mais les messages à percevoir sont très forts à l’endroit des investisseurs étrangers en Tunisie et des exportateurs.
Le PDG du Cepex a admis que l’écosystème qui devrait être agile « est accablé par des textes juridiques qui remontent à très longtemps. Et qui n’évoluent pas rapidement ». Mourad Ben Hassine a tenu à rappeler le rôle de leadership du centre qu’il dirige. De même qu’il annonce le lancement d’une réflexion en vue de le restructurer pour améliorer ses fonds propres. Et encore la mise en place de contrats programmes avec des objectifs pour une meilleure efficience en termes d’accès aux marchés.
Source : communiqué