Le Groupe de la Banque africaine de développement ( BAD ), qui tenait ses assemblées annuelles, du 23 au 27 mai 2022 dans la capitale ghanéenne Accra, a adopté les grandes lignes des perspectives stratégiques du Groupe (2023 – 2032). Elles s’axent autour de l’objectif de construire « une Afrique prospère, fondée sur une croissance inclusive et un développement durable ». Et elles accordent une importance particulière à trois secteurs prioritaires: la production alimentaire; la transition énergétique; et les industries pharmaceutiques.
Dans un entretien accordé à l’Agence TAP, le directeur général de la BAD pour la région de l’Afrique du Nord, Mohamed Al-Azizi, revient sur ces priorités. Ainsi que sur l’appui que prévoit d’apporter la BAD à la Tunisie dans ces trois domaines. Interview:
Dans un entretien accordé à l’Agence TAP, le directeur général de la BAD pour la région de l’Afrique du Nord, Mohamed Al-Azizi, revient sur ces priorités. Ainsi que sur l’appui que prévoit d’apporter la BAD à la Tunisie dans ces trois domaines. Interview:
Quelle est la part de la Tunisie dans la facilité africaine de production alimentaire d’urgence approuvée en mai 2022 par la BAD ?
Mohamed Al Azizi :
La BAD travaille à adapter ses financements en les convertissant en programmes de travail qui répondent aux besoins des pays affectés par la crise alimentaire résultant du contexte géopolitique. Pour la Tunisie, nous avons entamé, cette année, un programme de travail sur le secteur de blé. Dans ce cadre, nous avons élaboré une étude qui a été présentée il y a quelques semaines de cela.
Ainsi, à la lumière des recommandations issues de cette étude, nous allons déployer des opérations dédiées spécifiquement à la crise. Il s’agit, à court terme, de mettre à niveau les silos existants et d’en construire de nouveaux. De même que de développer la logistique nécessaire avec toute la chaîne de valeur du blé au niveau du pays. En plus de l’appui au secteur privé, en soutenant les lignes de crédit destinées au secteur agricole. Et en apportant de l’aide aux agriculteurs afin qu’ils soient plus résilients aux effets du changement climatique et à la crise alimentaire.
A long terme, nous devons réfléchir ensemble à renforcer la dynamique de développement des silos permettant au pays de constituer un stock stratégique pour subvenir à ses besoins.
Pour ce faire, nous contribuerons à introduire des nouvelles technologies numériques pour moderniser la gestion des silos. A ce stade, la banque intervient à travers une assistance technique, en mobilisant des dons pour assurer ce processus; ainsi que des financements dédiés aux projets d’investissement.
Qu’en est-il de la facilité africaine de transition énergétique? Comment la BAD intervient pour soutenir la mue énergétique en Tunisie?
La Banque africaine de développement mobilisera des fonds climatiques pour aider la Tunisie dans sa transition énergétique; en plus de l’assistance technique. Et ce, dans le cadre de la Facilité africaine de transition énergétique, annoncée lors de ses Assemblées annuelles, tenues du 23 au 27 mai à Accra (Ghana).
D’ores et déjà, la Tunisie a signé, courant mars dernier, sous la présidence de la Cheffe du gouvernement, cinq sous-projets de production d’électricité à partir des énergies renouvelables. Lesquels s’inscrivent dans le cadre de la première phase du programme national de production d’électricité à partir des énergies renouvelables. C’est un excellent début pour le pays dans sa transition énergétique.
La Banque africaine de développement est également en train de structurer des projets d’efficience énergétique dans le secteur du bâtiment en Tunisie, premier pays dans la région de l’Afrique du Nord à en bénéficier, grâce à une assistance technique.
De même, je dois rappeler que, depuis une année, la banque a financé un projet de transport d’énergie pour anticiper la construction de centrales de production d’énergie solaire qui devraient être complétées par un réseau de transport, dans l’optique de connecter dans l’avenir, les pays voisins. Nous l’inscrivons également dans la dynamique de renforcement de l’intégration régionale qui constitue une priorité majeure pour la banque.
Pour le Groupe, l’industrie pharmaceutique figure désormais parmi les secteurs prioritaires. Quelle place accordera l’institution africaine à la Tunisie dans ce domaine?
La Tunisie a été choisie parmi les pays pilotes pour le lancement de la stratégie pharmaceutique de la Banque africaine de développement. Récemment, nous avons développé des sous-stratégies pour l’Afrique du Nord et pour chaque pays.
Un atelier se tiendra prochainement au cours duquel les intervenants du secteur seront réunis pour présenter la stratégie, laquelle prévoit un document qui intègre la dimension de l’intégration régionale, d’autant plus que la Tunisie représente un hub de production des médicaments pour tout le continent.
De même, des réflexions seront menées sur des projets de réforme dans le secteur. Et ce, en vue de faciliter l’installation d’usines de production de médicaments et de vaccins. Il s’agit également d’identifier des projets d’investissement à réaliser en partenariat avec le secteur privé. Et ce, moyennant des financements provenant du guichet privé de la banque.
Avec TAP