Le développement de l’extrémisme et de l’endoctrinement marquait fortement la Tunisie; notamment, après l’arrivée au pouvoir de l’islam politique. Ce phénomène a entrainé l’instrumentalisation des enfants et l’augmentation des opérations terroristes. Quels sont les profils des jeunes instrumentalisés? Et, comment lutter contre le phénomène de l’extrémisme religieux?
Pour répondre à ces questions, la coalition Soumoud a organisé, aujourd’hui 13 juin 2022, un débat intitulé: « L’extrémisme et l’endoctrinement : les effets sociaux et les dangers ».
Les conditions sociales, économiques et intellectuelles sont les causes qui expliquent l’endoctrinement des jeunes. En effet, selon le professeur universitaire Sleh Eddine Ben Fredj, les jeunes qui ont été ciblés par la pensée takfiriste appartiennent à trois catégories. A savoir: ceux qui souffrent d’une situation marginale au niveau familial et éducatif; ceux qui ont un avenir flou; et ceux qui sont délinquants.
En outre, selon M. Ben Fredj, les jardins d’enfants, les mosquées, l’école, les associations caritatives et les réseaux sociaux constituent des espacent qui nourrissent l’extrémisme.
En effet, les réseaux sociaux constituent l’environnement le plus favorable, aujourd’hui, pour l’instrumentalisation des jeunes. Ainsi qu’une machine pour leurs orientations.
Les réseaux sociaux et le terrorisme
En effet, en Tunisie, il y 7 600 millions utilisateurs de Facebook et 3 millions utilisateurs sur Instagram. 60% des Tunisiens ne lisent pas de livres et 49% n’ont pas lu de livres. Sachant que les Tunisiens lisent 00.79 livre par an.
Les médias, les feuilletons pendant Ramadhan, le discours de la haine sur les réseaux sociaux et les jeux ont augmenté l’instrumentalisation confie Moez Ali. Il s’agit du président de l’Association l’union des Tunisiens indépendants pour la liberté (UTIL).
A cet égard, il estime qu’il est nécessaire d’installer en Tunisie aujourd’hui une plateforme « centre d’excellence ». Et ce, pour un discours alternatif contre le discours de la haine. Tout en expliquant que cette plateforme doit être dirigée par la Commission nationale de lutte contre le terrorisme. Pour faire l’analyse du discours et le processus de sa formation. De même que pour encourager un nouveau discours basé sur le pluralisme et la diversité; la tolérance et la modération; l’acceptation de l’autre et la citoyenneté.
D’un autre coté, il souligne que l’Etat n’a pas une stratégie de communication ni de lutte contre ce phénomène. Tout en affirmant que l’Etat ne sait pas valoriser ses efforts dans la lutte contre le terrorisme.
Par ailleurs, Moez Ali appelle à la collaboration entre les différents acteurs pour mettre en place cette plateforme. Et ce, afin de lutter contre le terrorisme sur les réseaux sociaux et faire des travaux et des études de recherche.
Car, aujourd’hui, plusieurs acteurs doivent intervenir pour mettre fin à ce phénomène en Tunisie.