Une inflation de 890%, un salaire minimum mensuel inférieur à 25 dollars américains et 2,2 millions de personnes dans le besoin de nourriture placent aujourd’hui la crise au Liban en alerte rouge, selon les chiffres des Nations Unies.
Lors d’une conférence de presse, la coordonnatrice résidente et humanitaire dans le pays, Najat Rochdi, a souligné le 16 juin que les estimations de la Banque mondiale prévoient une contraction au Liban du produit intérieur brut en 2022 de 6,5%, après une chute de 10,5 et 21,4 en 2021 et 2020, respectivement.
La représentante de l’ONU a expliqué que la livre libanaise continue de baisser par rapport au dollar américain, avec une perte de sa valeur de 95% au cours du mois en cours.
Elle a aussi mentionné l’augmentation du chômage et la baisse significative des revenus et du pouvoir d’achat des familles libanaises comme un autre facteur affectant la pauvreté dans le pays.
Dans ce cas, Mme Rochdi a mis l’accent sur la situation des jeunes de 15 à 24 ans, dont 47,8 % sont au chômage. Ce qui constitue « la partie émergée de l’iceberg en jetant par-dessus bord une génération productive et créative » qui peut aider à construire un monde meilleur. Liban », a-t-elle souligné.
2,2 millions de personnes ont besoin d’une aide urgente
Selon la coordinatrice humanitaire, la récente évaluation a montré que 2,2 millions de personnes ont besoin d’une aide urgente. Et ce, pour assurer l’accès à la nourriture et à d’autres besoins de base jusqu’à la fin de l’année, soit une augmentation de 46% par rapport à 2021.
Elle a également montré que 90% des familles du pays mangent désormais des produits moins chers. 60 limitent la taille des portions et 41 en réduisent la quantité, les enfants étant les plus touchés.
Dans le même temps, l’autorité a révélé que près de deux millions de Libanais demandent des services de santé humanitaires, des données portées à 43% depuis août de l’année dernière.
Parmi les principaux effets sur le secteur de la santé, Rochdi a mentionné la pénurie de fournitures et d’énergie, à un moment où plus de 40 % des médecins et 30 % des infirmières au Liban ont quitté le pays avec l’impact de la crise.
Elle a mis en garde contre le risque qu’environ quatre millions de citoyens n’aient pas accès à l’eau potable en raison du coût élevé du carburant et de l’inefficacité des établissements dans le pays.
Une enfance ravagée
Le scénario, selon la coordinatrice, aggrave l’inégalité structurelle entre les sexes, puisque 75 % des femmes au Liban n’ont pas d’emploi ; pendant ce temps, plus de 65 000 garçons et 70 000 filles peinent à accéder à l’éducation ; entre-temps, 350 000 enfants demandent des services de protection en raison de l’aggravation de la situation socio-économique et des services sociaux.
Depuis son lancement en août 2021, le plan de réponse a reçu 197 millions de dollars et jusqu’en avril de cette année, les acteurs humanitaires ont pu aider plus de 600 000 migrants et réfugiés libanais, palestiniens.
Hier, les Nations Unies ont alloué 16 millions de dollars supplémentaires pour remédier, à travers 27 projets sectoriels et multi-sectoriels, aux souffrances humaines de la population vulnérable du Liban.