La monnaie russe, le rouble, continue de se renforcer. Et ce, malgré l’appel de la Banque centrale à lever le contrôle des capitaux.
Le rouble s’est envolé à la Bourse de Moscou lundi. Atteignant ainsi un nouveau plus haut pluriannuel face au dollar américain. Le rallye intervient, malgré la proposition de la Banque centrale la semaine dernière de supprimer les contrôles de capitaux. Lesquels ont soutenu la monnaie face aux sanctions internationales.
Ainsi, la devise russe chutait brièvement à 55,44 roubles pour un dollar lundi. Soit son niveau le plus élevé face à la devise américaine depuis juin 2015. Avant de reculer légèrement plus tard. Le rouble s’échangeait également juste au-dessus de 58 contre l’euro, également proche d’un plus haut de sept ans.
Après avoir atteint des niveaux historiquement bas, début mars sous la pression des sanctions occidentales, la monnaie s’est redressée grâce au soutien du contrôle des capitaux et au solide compte commercial de la Russie, selon les économistes. La semaine dernière, cependant, le chef de la Banque centrale de Russie a appelé à une levée de la plupart des contrôles de capitaux. Et ce, dans le but d’affaiblir le rouble.
En effet, le gouvernement estime que la monnaie russe est trop forte pour le moment. Certains responsables suggérant de l’affaiblir entre 70 et 80 roubles pour un dollar. La Banque centrale et la Chambre des comptes se sont toutefois prononcées contre les interventions monétaires. Et elles soutiennent la politique actuelle de régulation du taux d’inflation.
D’ailleurs, plus tôt ce mois-ci, la Banque centrale a abaissé son taux directeur au niveau d’avant la crise de 9,5%. Tout en notant que les risques inflationnistes pour le pays continuent de s’atténuer. Le taux avait été porté à 20%; après que la Russie a été frappée par un déluge de sanctions par les États-Unis, l’UE et leurs alliés fin février.
Au final, la reprise accélérée du rouble se doit également à la hausse des prix de l’énergie sur les marchés internationaux. Ainsi qu’à la demande de paiement du gaz de Moscou, obligeant les pays « inamicaux » à payer les approvisionnements en monnaie russe.