Avons-nous vraiment connaissance du contenu de la nouvelle Constitution? Et quel rôle y jouera l’Etat? Alors que presque un mois nous sépare de la tenue du référendum dont les Tunisiens ignorent encore le contenu.
Face aux critiques de l’opposition, la commission nationale consultative pour une nouvelle République défend la crédibilité de son projet. Or une grande partie des Tunisiens ne croit pas qu’on se dirige dans la bonne direction. Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique livre son analyse complète de la situation. Ainsi que de l’importance de l’exemple que doit donner l’Etat.
A cet égard, il estime via son post que « si la nouvelle constitution devait vraiment avoir une dimension économique et sociale, elle devrait donner comme norme à toute action gouvernementale la relance de l’ascenseur social; ainsi que la promotion de l’égalité des chances à l’éducation, à la formation professionnelle et à l’entrepreneuriat. Et ce, en mettant en place un dispositif juridique et institutionnel de réduction des verrous et blocages bureaucratiques et d’accès au financement. »
Promouvoir la transparence et la justice fiscale
Et de poursuivre: « Pour sa part, l’Etat doit donner l’exemple, en réduisant son train de vie. Et en imposant des limites à l’endettement public pour financer le Titre 1 du budget (fonctionnement) de même que celui du secteur public. »
Ce qui veut dire que « la nouvelle Constitution doit engager l’État à promouvoir la transparence et la justice fiscale. Et à une répartition plus équitable de l’infrastructure, des opportunités d’investissement et de création d’emplois. En mettant en place une stratégie de mise a niveau des zones défavorisées, en vue de leur intégration dans l’économie nationale et régionale. »
Et de conclure: « Comme nous avons adopté dans le passé de nombreuses lois qui sont restées pratiquement lettre morte; il importe que la nouvelle Constitution mette en place un échéancier type d’entrée en vigueur des lois avec les textes d’application nécessaires. De même qu’un mécanisme périodique d’évaluation de la mise en œuvre et d’étude indépendante d’impact de toute nouvelle loi. Il faudra surtout et principalement éviter d’ancrer davantage dans l’esprit des Tunisiens la mentalité de victimes et d’assistés. Mais plutôt d’encourager le goût de l’innovation et du risque. Et ce, sans avoir à recourir aux pistons, au régionalisme, au népotisme, à la proximité politique ou carrément à la corruption. »