Les banques libanaises ont déclaré que le projet d’accord du pays avec le Fonds monétaire international était « illégal » et « inconstitutionnel ». Et ce, dans une lettre envoyée au FMI par un conseiller de l’Association des banques du Liban (ABL).
L’accord entre le FMI et le Liban promet un financement de 3 milliards de dollars sur quatre ans. Et ce, pour aider la petite nation méditerranéenne à se remettre d’un effondrement financier. Lequel voyait la monnaie perdre plus de 90% de sa valeur; en laissant la plupart des gens pauvres.
Mais, cet accord final est conditionné à la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures. Et notamment l’adoption d’une stratégie de restructuration bancaire qui « reconnaît et traite d’emblée les pertes importantes du secteur. Tout en protégeant les petits déposants et en limitant le recours aux ressources publiques », recommande le Fonds.
En outre, le projet d’accord appelle le parlement libanais à approuver une loi de résolution bancaire d’urgence. Ainsi que des audits des 14 plus grandes banques, représentant l’essentiel du secteur.
Or, les banques libanaises réclament depuis longtemps que les pertes du secteur financier, estimées à plus de 70 milliards de dollars, soient supportées principalement par l’État libanais. Car, elles attribuent ces pertes à des décennies de politiques financières non viables, au gaspillage et à la corruption.
Ainsi, l’ABL « a de très sérieuses réserves sur le récent accord. Et elle estime que la réalisation de certaines actions préalables ainsi que certaines étapes du programme sont susceptibles de nuire davantage à l’économie libanaise, probablement de manière irréparable ». C’est ce qu’indique la lettre datée du 21 juin.
Au final, elle affirme que l’accord n’est pas basé sur une vision économique pour le Liban. Il s’appuie sur « des arguments erronés de la « société civile libanaise » et pourrait « priver injustement l’ABL de ses droits ».