Adlen Kamoun spécialisé dans la stratégie, le consulting et les nouvelles technologies, fondateur de la plateforme digitale « INTILAQ2050.ORG » livre son point de vue sur la vision prospective de la Tunisie. Interview.
En réponse à Sadok Belaid, pour une « Vision prospective de la Tunisie à l’horizon 2040 », quels sont donc les enjeux d’aujourd’hui au-delà de la vision de la Tunisie de 2040 ?
Adlen Kamoun: Notre démarche consiste à avoir une vision à long terme construite sur les grands enjeux auxquels la Tunisie est confrontée. Ces enjeux génèrent des risques, des obligations, des opportunités et nous obligent à la mise en œuvre de solutions d’avenir modernes, efficaces et pérennes :
Adlen Kamoun spécialisé dans la stratégie, le consulting et les nouvelles technologies, fondateur de la plateforme digitale « INTILAQ2050.ORG » livre son point de vue sur la vision prospective de la Tunisie. Interview.En réponse à Sadok Belaid, pour une « Vision prospective de la Tunisie à l’horizon 2040 », quels sont donc les enjeux d’aujourd’hui au-delà de la vision de la Tunisie de 2040 ?Plus encore, quelles sont, selon vous, les étapes clés du plan de transformation ?
- La gouvernance mondiale, la géopolitique et le mondialisme;
- Le changement climatique, la pollution généralisée, l’extinction des espèces animales et végétales
- La disponibilité des ressources naturelles stratégiques (énergie, agriculture, eau, sable, phosphate, etc.)
- La démographie en Afrique et les migrations des populations
- Les révolutions industrielles et l’évolution des « Business Model » d’entreprise
- L’évolution des attentes de la population sur les modèles de vie et le traitement social des populations
- L’évolution des modèles socioéconomiques de la nation (capitalisme social au service de la population)
- L’évolution de la gouvernance de la nation et des missions de l’Etat (redéfinition des missions de l’Etat)
- La précarité du système financier international et local, notre taux d’endettement et de dépendance
- Une massification et une industrialisation de la criminalité et du terrorisme
- L’intégration régionale autour d’un grand Maghreb élargi et la redéfinition de nos partenariats stratégiques
A partir de ces enjeux, nous définissons quatre axes de transformation INTILAQ 2050 :
- Rebâtir les fondations de la nation et de nos institutions pour construire un Etat démocratique souverain, véritablement au service du citoyen et qui garantisse enfin les libertés, l’éthique, la transparence et la justice équitable.
- Libérer les énergies, l’ambition, la créativité et l’innovation en proposant une vision de « civilisation » qui stimule un imaginaire collectif idéal à horizon 2050 qui sera portée par un Etat stratège qui construit avec le peuple pour le peuple. Nous avons rêvé de l’an 2000, nos enfants doivent retrouver l’espoir et rêver de l’an 2050 grâce à nos 100 chantiers.
- Protéger et accompagner le citoyen dans les difficultés de la vie et de la société: Cet axe devient central face aux crises actuelles mais aussi au regard des enjeux impactant déjà la nation comme le changement climatique, les pénuries alimentaires potentielles, les maladies.
- Fédérer, remobiliser et remotiver pour reprendre le contrôle de notre destin commun portés par une identité et un roman national retrouvé, la culture, notre patrimoine, l’éducation, le sport, la connaissance deviennent les leviers clés de notre action. Le bien commun doit devenir un trésor national fédérateur.
Plus encore, quelles sont, selon vous, les étapes clés du plan de transformation ?
Les étapes sont quatre :
- Pour commencer, il est impératif de mettre en place un plan d’urgence en 7 mois. Et ce à travers une démarche, des compétences, etc… à l’instar d’un plan de reconstruction 2023 – 2030.
- Il s’agit de remotiver toutes nos forces vives, de fédérer la nation, de reconstruire la république et ses institutions, de mettre en place les bases de la transformation structurelle cible du pays. Nous avons 8 ans pour reconstruire le pays, après il sera trop tard. La géopolitique a redistribué les cartes et mis à mal les modèles traditionnels, nous devons faire de cette situation, une opportunité pour revenir dans le concert des nations
- 2030 – 2040 : La CONQUETE DE NOUVEAUX HORIZON : Transformation autour d’un nouveau grand Maghreb élargi et la création de géants économiques maghrébins. La résilience de la Tunisie n’a aucun sens sans une résilience intégrée de notre région élargie. Nous devons redéfinir de nouveaux partenariats stratégiques et nous positionner comme le nouveau carrefour des civilisations faisant le lien entre l’Afrique et le reste du monde. Nous devons impérativement diversifier nos partenariats et mettre en place de nouvelles relations : Afrique, UE, Chine, Pays de l’Est, Amérique du Sud, Japon et Asie du Sud Est. Nous devons proposer au monde un nouveau modèle de relation Nord / Sud basé sur la reconnaissance mutuelle, l’acceptation des différences, et la sauvegarde des intérêts communs et équitables
- 2040 – 2050 : LA RESILIENCE STRATEGIQUE : Cette étape va voir arriver : d’une part l’effondrement de la disponibilité de plus de 50 ressources majeures et d’autre part une augmentation des impacts du changement climatique avec des déstabilisations autour de toute la bande équatoriale et la migration de plus de 200 millions de personnes rien qu’en Afrique. Les forces que nous avons construites doivent garantir une agilité de toute la nation nous permettant d’adapter nos alliances et nos stratégies pour aborder cette étape qui sera une étape clé pour l’humanité et ceci jusqu’à 2070 environ.
Au final, nous proposons un plan intégral de transformation de la Tunisie qui permet d’atteindre un PIB de 285 Milliards d’Euros d’ici 2050, un croissance moyenne de 7,2%. Ceci grâce à un programme d’investissement de 250 Milliards d’Euros qui regroupe 100 projets et 300 mesures sur 40 secteurs clés.