Dans une note intitulée « L’arme alimentaire », réalisée par un chercheur de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) , le think- tank propose une panoplie de mesures pour que les pays arabe assurent l’autosuffisance en produits alimentaires notamment le blé dans cette conjoncture marqué par le conflit russo-ukrainien.
En effet, la note évoque la possibilité d’utiliser l’alimentation comme arme contre les pays arabes. Dans ce contexte, l’IACE rappelle que la Russie est la plus grande exportatrice de blé dans le monde tandis que l’Ukraine occupe le cinquième rang. En 2021, la Russie a exporté environ 39 millions de tonnes de blé contre 18 millions tonnes exportées par l’Ukraine.
La même note considère que les pays arabe peuvent se trouver face à l’utilisation de l’arme alimentaire à cause de son recours à la Russie et l’Ukraine comme importateurs principaux de blé. « Ce qui rappelle l’utilisation des aliments comme arme et moyen de pressions politique et diplomatiques contre les pays arabes », lit-on dans l’étude.
A titre d’exemple, la Tunisie importe %50.64 de ses besoins en blé de la Russie et de l’Ukraine. L’Egypte importe %69.1 de ses besoins de blé de ces deux pays en conflit.
Par ailleurs, d’autres paramètres entrent en jeux dans les pays arabes à savoir les surfaces agricoles limitées pour cultiver les céréales, la pénurie d’eau, les prix de l’énergie, les moyens de production archaïque, le rejet de l’agriculture par les demandeurs d’emploi, une main d’œuvre inqualifiable et le recours excessif de l’importation.
Cette note analytique rappelle aussi que l’expérience des pays arabe en matière d’autosuffisance est très limitée. Même les pays producteurs et/ou exportateurs de pétrole se trouveront face au même péril.
Pour éviter cette situation, l’Institut propose une panoplie de mesures. Il s’agit de :
- Renforcer la souveraineté alimentaire à travers l’amélioration de la productivité ;
- L’amélioration de l’accord du libre commerce arabe entre tous les pays de la région à travers notamment la réduction des barrières douanières et non douanières y compris les barrières administratives, monétaire et financières;
- La Création d’une organisation chargée des affaires du commerce arabe en particulier la marchandise agricole et les produits alimentaires ;
- Promouvoir les investissements arabes agricoles surtout que plusieurs pays arabes disposent de revenus d’exportation de pétrole. Ils peuvent investir dans les pays possédant des terres fertile. Ce qui permettra de réduire le recours aux pays européens;
- Œuvrer pour la construction d’une coalition arabe avec une diversification des produits agricoles dans chaque pays ce qui permettra de garantir la sécurité alimentaire.