La Russie vient de faire son premier défaut de paiement majeur de sa dette extérieure depuis 1918. Le délai de grâce pour le paiement d’intérêts de deux eurobonds, d’un montant total de 100 millions de dollars, a expiré dans la nuit dernière.
Moscou a tenté de payer en rouble, mais cela n’a pas été possible en raison des sanctions internationales contre la Russie. Les deux obligations en question ne sont pas soumises à une clause relative au rouble qui permettrait de convertir à l’étranger un paiement effectué dans la monnaie nationale.
Depuis de début du conflit avec l’Ukraine, les russes ont toujours pu contourner les sanctions et payer leurs dettes grâce à une dérogation. Il permettait à la Banque Centrale de traiter les paiements aux détenteurs d’obligations en dollars par l’intermédiaire de banques américaines et internationales, au cas par cas. Le département du Trésor américain a mis fin à cette dérogation fin mai.
Le problème qui inquiète c’est que deux milliards de dollars supplémentaires de paiements sont dus avant la fin de l’année, bien que certaines des obligations émises après 2014 soient autorisées à être payées en roubles ou dans d’autres devises alternatives, selon les contrats.
Ce défaut est important. Car il aura un impact sur les notations de la Russie, l’accès au marché et les coûts de financement pour les années à venir. Etant donné que le Trésor américain a forcé la Russie à faire défaut, Moscou ne pourra s’en sortir que lorsque le Trésor américain donnera aux détenteurs d’obligations le feu vert pour négocier les conditions avec ses créanciers étrangers.
Jusqu’à présent, la Russie est parvenue à mettre en œuvre avec succès des contrôles de capitaux qui ont soutenu le rouble. Elle a continué à tirer des revenus substantiels des exportations d’énergie grâce à la flambée des prix du pétrole et du gaz. Mais cela est loin de résoudre le problème de remboursement de sa dette.