Les contraintes du climat, la rareté des ressources, un potentiel en eau de qualité parfois médiocre et soumis à la pollution, la pression sur les ressources en eau, un déséquilibre régional entre les ressources et les besoins, une efficience insuffisante de l’utilisation de l’eau, telles sont entre autres, les grandes lignes de la synthèses du Rapport national du secteur de l’eau de 2020.
Le rapport pointe du doigt une grande irrégularité qui affecte aussi bien la quantité, l’intensité que le régime des pluies. En effet, le pays connaît des années de sécheresses sur de grandes dimensions spatio-temporelles et de fortes averses. Ces averses peuvent provoquer des inondations et une érosion hydrique intense. En outre, « ces contraintes sont aggravées par les changements climatiques. Les modèles prévoient que le réchauffement global du climat affecterait un bilan hydrique déjà déficitaire en Tunisie ».
En effet, les quantités d’eau disponible incitent à s’interroger sur plusieurs aspects. « Rapportée à l’effectif de la population, le potentiel en eau apparaît de plus en plus faible ». C’est encore ce qu’on peut lire dans le rapport. En effet, force est de constater qu’un certain nombre de facteurs empêchent une meilleure exploitation des eaux. « La salinité et la pollution constituent parfois une limite sérieuse à leur exploitation », poursuit le rapport. A cela s’ajoute le fait que « le développement industriel engendre des rejets polluants. Ils peuvent être très nocifs pour le milieu récepteur (déchets des industries de peinture, rejets des huileries, …) ».
En effet, la demande subie une forte pression économique. Sachant que le secteur agricole est le plus gros consommateur d’eau (79% du volume global). Le secteur de l’eau potable, deuxième consommateur d’eau, utilise près de 19% des ressources. Mais il reste prioritaire dans la satisfaction des besoins. Et de revenir sur une situation critique: « La situation de surexploitation non maîtrisée de plusieurs nappes est de plus en plus préoccupante. Le taux d’exploitation des nappes profondes est estimé à 129%. Et il se fait à partir d’environ 32 323 points d’eau ».
Inégalités
Revenant sur la situation des régions, le rapport pointe du doigt les inégalités. Puisque « les régions les plus consommatrices d’eau ne sont pas les plus riches en ressources. En somme, le Nord dispose de 60% du potentiel hydrique total du pays. Le Sud de 23% et le Centre ne possède que 17% du potentiel ».
Enfin, le gaspillage vient aggraver la situation en Tunisie.
Car, « l’efficience de l’utilisation de l’eau reste encore faible du fait du problème des pertes et du gaspillage d’eau », confirme le rapport.