La centrale solaire photovoltaïque de Tataouine (sud de la Tunisie), d’une capacité de 10MWc et prête à la mise en service depuis 2019, sera raccordée, ces jours-ci, au réseau de la STEG.
Des équipes spécialisées des promoteurs du projet se sont déplacées sur le site pour finaliser les travaux de réception. La centrale solaire photovoltaïque de Tataouine qui sera raccordée à la STEG est un mégaprojet entrepris en joint-venture par Eni International, filiale du groupe pétrolier italien Eni, et la compagnie pétrolière publique tunisienne Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP), moyennant un investissement d’environ 30 millions de dinars.
Selon Eni, la station est dotée d’un système de suivi solaire capable d’optimiser l’énergie produite. Ce système fournira au réseau national plus de 20 GWh/an d’électricité. Il permettra ainsi d’économiser environ 260 000 tonnes de CO2 au cours de ses 25 années d’exploitation prévues.
Le projet fait partie des six projets solaires de 10 MW. Ils ont été attribués dans le cadre de l’appel d’offres solaire de 70 MW lancé par le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie depuis mai 2017.
Le projet prévoit le transfert de l’énergie produite à la STEG sur la base d’un contrat d’achat d’électricité d’une durée de 20 ans. Il a été bloqué par la Fédération générale de l’électricité et du gaz relevant de l’UGTT. Celle-ci craignait la privatisation de la production de l’électricité en Tunisie.
Les responsables de la fédération avaient demandé à plusieurs reprises la révision du cadre réglementaire qui régit la production de l’électricité à partir des énergies renouvelables, en particulier le décret gouvernemental n°105 qui autorise les investisseurs à vendre de l’électricité à qui ils veulent.
Ils plaident ainsi en faveur d’une vente exclusive de l’électricité produite à partir des énergies renouvelables à la STEG. L’entreprise devrait rester, à leur avis, la seule partie responsable de la production et de la vente d’électricité et de gaz en Tunisie.
Cadre réglementaire
Il y a lieu de rappeler que l’article 8 du décret gouvernemental du 25 février 2020 stipule que « toute collectivité locale ou entreprise publique ou privée opérant dans les secteurs de l’industrie, de l’agriculture ou des services peut produire de l’électricité à partir des énergies renouvelables à des fins d’autoconsommation ».
Il est également possible de constituer une société d’autoproduction. Et ce, conformément aux dispositions du code des sociétés commerciales sous forme de société anonyme ou à responsabilité limitée, dont l’objet se limite à la production et à la vente de l’électricité à partir des énergies renouvelables.
En vertu de ce décret, toute collectivité locale ou entreprise publique ou privée opérant dans les secteurs de l’industrie, de l’agriculture ou des services peut produire de l’électricité à partir des énergies renouvelables à des fins d’autoconsommation. Elles bénéficient du droit de vente de l’électricité produite à l’autoconsommateur ou aux autoconsommateurs, dont la puissance souscrite individuelle dépasse un niveau minimal fixé par arrêté du ministre chargé de l’énergie, ainsi que du droit de transport de l’électricité produite à travers le réseau électrique national vers les centres de consommation et du droit de vente des excédents à l’organisme public dans la limite de 30% de l’électricité produite annuellement.
Notons que les tarifs de transport et de vente des excédents sont fixés par décision du ministre chargé de l’énergie.
Avec TAP