On la pensait derrière nous, mais elle n’a pas dit son dernier mot. La pandémie de Covid-19 refait surface un peu partout dans le monde. Et elle profite du relâchement général en matière de prévention.
Pourtant, aucune instance sanitaire n’avait déclaré la fin de la pandémie, mais celle-ci a naturellement engendré une lassitude. Et ce, après plus de deux ans de privation et de restriction à différents niveaux. La Covid-19 reprend ainsi du terrain et fait craindre un été 2022 mouvementé. De même que les niveaux de vigilance ont augmenté suite à la recrudescence du nombre de cas et de décès.
Les premiers signes de reprise de la pandémie ont été notés en Chine il y a environ 2 mois. Un confinement strict a ainsi été décrété dans plusieurs villes du pays. La Chine applique la stratégie sanitaire nationale zéro Covid. Montrant donc qu’elle prend la menace très au sérieux… Ce qui n’est pas le cas partout dans le monde.
« Au niveau mondial, le nombre de cas hebdomadaires a augmenté pour la troisième semaine consécutive. Et ce, après une tendance à la baisse depuis le dernier pic en mars 2022 ». C’est ce que soulignait l’OMS dans son rapport épidémiologique publié le 29 juin 2022.
Une saison estivale sous le signe de la vigilance
Ainsi, le rapport estimait que les cas de Covid-19 ont augmenté de 18% la semaine qui a précédé la publication du rapport. Et ce, avec plus de 4,1 millions de cas signalés dans le monde. Les régions les plus concernées par cette hausse étant le Moyen-Orient. Puisqu’il enregistre la plus forte augmentation estimée à 47%. Puis viennent l’Europe et l’Asie du Sud-est avec une augmentation de 32%. Et enfin les Amériques (14%).
Pour sa part, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, déclare que les cas étaient en augmentation dans 110 pays. Principalement en raison des variants d’Omicron Ba.4 et Ba.5.
« Cette pandémie est en train de changer, mais ce n’est pas fini ». Ainsi ajoutait M. Tedros, lors d’un point de presse. Il met par ailleurs l’accent sur l’importance de la surveillance épidémiologique qui connait actuellement un net recul. Et notamment sur le plan du séquençage génétique.
De son côté, le directeur pour l’Europe de l’organisation de l’ONU, Hans Kluge, reprend les mêmes propos. D’ailleurs, il affirme: « Le virus ne va pas disparaître juste parce que des pays arrêtent de le surveiller. Il continue à contaminer, il continue à changer et il tue toujours ». Comme la centaine de pays qui voient le nombre de cas augmenter fortement, la Tunisie se prépare à faire face à la reprise de la pandémie.
« Cette pandémie est en train de changer, mais ce n’est pas fini »
Les analyses en laboratoire montrent un taux de positivité d’environ 34%. Les tests réalisés s’adressant particulièrement aux personnes ayant des symptômes et les cas contacts. Cette potentielle nouvelle vague, dont le variant principal est l’Omicron, fait d’ores et déjà déplorer ses premières pertes humaines.
Hormis une vigilance plus accrue dans le milieu des soins, les mesures de prévention mises en place par les autorités locales restent en vigueur.
Le port du masque dans les espaces publics est ainsi recommandé, de même que l’aération des espaces clos. Quant à la vaccination, les appels se multiplient pour les 3ème et 4ème doses. Et notamment pour les personnes âgées, les catégories vulnérables et ceux souffrant de maladies chroniques.
Le ton est donné, ce sera certainement une saison estivale sous le signe de la vigilance. Les mesures de prévention, si mises en œuvre avec la rigueur qu’il faut, pourraient nous faire éviter des moments, espérons, du passé.
(Article publié dans le numéro 848 de l’Economiste Maghrébin du 6 au 20 juillet 2022)