Sommes-nous des citoyennes et citoyens traités équitablement face aux nouvelles mesures prises par le ministre de l’Intérieur Taoufik Charefeddine? La question se pose suite à ses dernières déclarations. Puisqu’il affirme qu’il faut « laisser les véhicules algériens stationner n’importe où sans les embarquer à la fourrière. Contrairement aux citoyens tunisiens ayant connaissance des stationnements ».
On se demande à cet égard si les Tunisiens ne se considèrent pas comme des étrangers chez eux. D’ailleurs, une telle mesure a suscité de l’indignation de la part des internautes tunisiens; voire même une certaine sidération de voir leur droit ainsi bafoué.
C’est ce que fait savoir Adnene Belhajamor, analyste politique, en soulignant via son post Fb: « C’est au delà du sidérant. Le ministre supposé prôner de l’ordre recommande le désordre. Peut-on voir autrement la décision de Charfeddine de laisser les véhicules algériens stationner n’importe où sans les embarquer à la fourrière? Drôle de façon de concevoir le droit. »
Autant d’interrogations qui nous laissent perplexes. Et ce, quand la majeure partie des politiciens affiche des discours communautaires ou communautaristes assez affligeants. Ce qui laisse sous-entendre que le Tunisien est considéré comme étant « la cinquième roue du carrosse ». Sachant que le code de la route obéit à des normes internationales, connues de tous les conducteurs. Alors, sommes-nous des citoyens de seconde zone?
De son côté, Saïda Garrach, avocate, ne mâche pas ses mots. En effet, elle s’étonne même à quel point « les Tunisiens dans leur pays sont des citoyens de seconde classe. Durant toute ma vie, je n’ai pas entendu parler d’un État qui donne le privilège de violer la loi aux étrangers aux dépens de ses citoyens ».
En somme, pour citer le philosophe Jean Jacques Rousseau: « Si l’on recherche en quoi consiste précisément le plus grand bien de tous, qui doit être la fin de tout système de législation, on trouvera qu’il se réduit à deux objets principaux, la liberté et l’égalité. »