Le magistrat et ancien ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, Hatem El Euchi, déclare qu’il est légal que les enfants des ministres bénéficient d’un passeport diplomatique, selon des critères bien précis. Cette annonce intervient suite à la polémique qui s’est produite lorsque le fils du ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, a obtenu un passeport diplomatique.
Dans une déclaration radiophonique, M. El Euchi a cité, dans ce sens, le décret n°1989-564 du 15 mai 1989 portant les mesures d’obtention d’un passeport diplomatique. Cependant, « ce décret n’a pas été publié dans le JORT avant la révolution ».
En outre, il ajoute que la décision de donner ce passeport est prise par le président de la République. Et ce, suite à la proposition du ministre des Affaires étrangères. Tout en précisant que le chef de l’Etat a un pouvoir discrétionnaire.
« Depuis 1989, la famille d’un ministre (sa femme et ses enfants) bénéficie de ce type de passeport. Cependant, les enfants doivent étudier et ne pas avoir plus de 27 ans. Concernant la fille, elle ne doit être mariée », explique encore Hatem El Euchi. Tout en indiquant que sa famille a bénéficié de ce passeport.
Par ailleurs, il affirme que ce passeport est un droit pour un ministre puisqu’il travaille dans le gouvernement. Mais après la fin de sa mission, ce droit est annulé. « En 2012, ce passeport a été présenté pour n’importe qui, sans respecter la loi et les critères », poursuit l’ancien ministre.
Alors, il relève que « cette polémique sur le passeport diplomatique vise à perturber le déroulement du référendum. Puisque les intérêts de certaines personnes seront touchés ». A cet égard, il précise que le référendum sera une échéance électorale importante « qui changera beaucoup de choses ».
« Un régime présidentiel s’impose »
« La nouvelle constitution est meilleure que celle de 2014. Elle est applicable en Tunisie, malgré certaines lacunes », apprécie-t-il.
Par ailleurs, M. El Euchi estime qu’« il est nécessaire d’appliquer, aujourd’hui, un régime présidentiel. Et ce, pour mettre fin à une période de corruption, contrôler la démocratie et ouvrir les portes aux investissements ».
La nouvelle constitution sera une garantie aux droits et libertés, souligne-t-il enfin.