En Tunisie, un pacte pour la compétitivité de l’industrie automobile a été signé début juillet. Et ce, entre: la Tunisian Automotive Association (TAA) et le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie sous le haut patronage de la Présidence du Gouvernement Tunisien; et le secteur privé représenté par la TAA sous l’égide de l’UTICA et avec le soutien de la GIZ. La signature avait lieu en marge de la conférence sur la Stratégie Nationale de l’Industrie et de l’Innovation à l’horizon 2035.
Selon la TAA, au travers de ce pacte, le secteur public représenté par le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie et sous le haut patronage de la présidence du gouvernement et le secteur privé représenté par la TAA et sous l’égide de l’UTICA, s’engagent à promouvoir conjointement le secteur de l’industrie automobile. De même qu’à améliorer sa compétitivité et à développer ses exportations, ainsi que son emploi.
En effet, ce partenariat entre le secteur public et le secteur privé aura pour objectif de développer le volume des exportations tunisiennes de composants automobiles de 7,5 milliards de dinars actuellement à 14 milliards de dinars à l’horizon 2027.
Parallèlement, il cible également la création de 60 000 postes d’emploi supplémentaires, aux 90 000 emplois déjà existants. A moyen terme, le pacte vise à attirer les investissements vers le secteur de la fabrication des voitures électriques et intelligentes. Ainsi qu’à attirer les sociétés leaders dans ce domaine et à porter l’investissement dans le secteur de 12% en 2018 à 22% en 2027. Avec un taux d’intégration qui passerait de 40 à 48%.
Cinq piliers essentiels
Ce pacte représente un ensemble de mesures détaillées à mener de part et d’autre sur cinq piliers essentiels. A savoir: l’infrastructure; le cade réglementaire; l’emploi et la formation; la recherche et développement; et la visibilité et image.
Parmi les actions stipulées, sur le plan infrastructure, l’Etat s’engage dans la mise en place d’un port en eaux profondes à l’horizon 2026. Avec, en plus des quais 8 et 9 au Port de Radès, la mise à niveau des ports et des zones industrielles sur tout le territoire. De même que l’aménagement des sites d’implantation pour les constructeurs automobiles.
Par ailleurs, sur le plan réglementaire, l’Etat simplifiera de 50% les procédures administratives et en digitalisera au moins 60%. L’Etat mettra également en place des primes à l’investissement et au réinvestissement. Et il augmentera aussi de manière significative le montant de l’investissement à l’étranger autorisé aux entreprises.
De son côté, le privé mettra en place un code de performance et bonnes pratiques. Tout en communiquant mieux sur l’utilisation du Couloir vert pour le dédouanement.
Task force interministérielle
Sur la plan « Emploi et Formation », après la mise en place des besoins par le secteur privé de ses référentiels de métiers et de compétences, l’Etat développera des branches spécialisées et des formations en alternance; et ce, en conformité avec les besoins du secteur. En parallèle, le secteur privé s’engage à mobiliser des professionnels pour la formation et à mettre en place des centres de formation interne.
Au niveau du plan R&D, l’Etat développera un centre de compétences dédié au secteur automobile. Tandis que le secteur privé financera dix projets de R&D. Il dynamisera donc l’écosystème entrepreneurial, en mettant en place un incubateur inversé.
Concernant le plan Visibilité et Image, l’Etat et le secteur privé se sont engagés à mettre en place un nombre d’actions de communication et de lobbying. Objectif: promouvoir l’image du secteur automobile en Tunisie et lui donner de la visibilité. Notons que cet accord sera encadré par une Task force interministérielle pour le suivi de son exécution.