« Les discussions sur un nouvel accord au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) destiné à soutenir les politiques et les réformes économiques des autorités tunisiennes ont été fructueuses ». C’est ce qu’a indiqué le Fonds Monétaire International (FMI).
« Ces discussions se poursuivront au cours des prochaines semaines. En vue de parvenir à un accord au niveau des services », a précisé la mission du Fonds, dirigée par Björn Rother. Il a visité la Tunisie du 04 au 18 juillet courant. Et ce, pour discuter d’un éventuel soutien financier du FMI au programme de politiques et de réformes économiques des autorités.
Dans un communiqué publié mardi, les services du FMI ont indiqué que « des progrès considérables sont faits par les autorités concernant leurs objectifs économiques. Une bonne coordination se dégage aussi entre les ministères et les organismes autour d’une vision commune qui est saine ».
« Il convient à présent d’accélérer la mise en œuvre de cet agenda », a recommandé le FMI. « Comme toujours, tout accord final sur un programme sera soumis à l’approbation du conseil d’administration du FMI », a-t-on rappelé.
Les perspectives à court terme s’annoncent difficiles
« L’économie tunisienne pâtit des conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Celle-ci a constitué un grand choc exogène venant s’ajouter à la pandémie de Covid-19. Les pressions engendrées accroissent les faiblesses structurelles sous-jacentes de l’économie. Les perspectives à court terme s’annoncent difficiles étant donné que la croissance va probablement se contracter. Les prix internationaux plus élevés de l’énergie et des produits alimentaires viendront ajouter à une inflation déjà très forte et accroître les déficits budgétaires et extérieurs, ainsi que la dette. Des mesures urgentes sont requises. Et ce, afin de réduire ces déséquilibres de manière durable du point de vue social », a encore précisé la mission du FMI.
« Les services du FMI soutiennent les priorités du programme de politiques et de réformes économiques des autorités. Il est important de faire front sur les progrès enregistrés récemment. Et ce, pour: améliorer l’équité fiscale; élargir la portée des filets de protection sociale et accroître les transferts monétaires; redresser les entreprises publiques déficitaires; et contenir les dépenses publiques courantes ». C’est également ce qui ressort du communiqué.
L’accent a été également mis sur la nécessité de « freiner l’augmentation de la masse salariale de la fonction publique au cours des prochaines années et de supprimer progressivement les subventions à l’énergie par des hausses régulières des prix. Et ce, en vue d’aligner les prix nationaux sur les prix mondiaux du pétrole et du gaz naturel.
Renforcer l’équité fiscale
La mission du FMI a indiqué qu’il est tout aussi important de renforcer l’équité fiscale en ramenant l’économie informelle dans le système fiscal. Tout en assurant de plus grandes contributions de la part des professions libérales. Et en intensifiant les efforts en cours visant à renforcer les filets de protection sociale et à élargir leur portée. Et ce, afin de compenser les effets de la hausse des prix des produits administrés au moyen de transferts monétaires en faveur des ménages vulnérables et aussi d’allocations pour la classe moyenne.
Et d’ajouter que la Banque centrale de Tunisie a commencé à resserrer la politique monétaire pour protéger le pouvoir d’achat des Tunisiens face à une inflation forte et qui s’accélère. « Nous sommes d’avis, comme les autorités, que cette approche devrait se poursuivre », souligne-t-elle.
« Nous nous félicitons de l’ouverture du gouvernement et des partenaires sociaux à mener un dialogue constructif sur la mise en œuvre d’un programme économique soucieux de la dimension sociale et propice à la croissance et nous espérons que les partenaires sociaux et les autres parties prenantes importantes pourront s’unir dans cette entreprise », a souligné le FMI.
Réduire les déséquilibres macroéconomiques
Face à l’urgence de la situation, une vaste adhésion sera essentielle. L’objectif consiste à réduire les déséquilibres macroéconomiques, asseoir la stabilité et soutenir la croissance créatrice d’emplois, qui est nécessaire pour réaliser le potentiel économique considérable du pays au profit de tous les Tunisiens, selon la même source qui a indiqué que » La communauté internationale aura à nouveau un grand rôle à jouer s’agissant de soutenir le programme des autorités en mettant rapidement des fonds à disposition. En effet, le succès des efforts des autorités en matière de politique économique et de réforme en dépendra ».
Notons que la mission a rencontré: la Cheffe du Gouvernement, Najla Bouden; la ministre des Finances Sihem Boughdiri Nemsia; Samir Saïed, ministre de l’Économie et de la Planification; le ministre des Affaires sociales, Malek Zahi: la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Neila Nouira Gongi; la ministre du Commerce et du Développement des exportations, Fadhila Rebhi Ben Hamza; le ministre de l’Agriculture, Mahmoud Elyes Hamza. Mais aussi, les ministre de: la Santé Ali Mrabet; des Technologies de la communication, Nizar Ben Neji; des Transports, Rabii Majidi; de l’Environnement, Leila Chikhaoui; du Tourisme Mohamed Moez Belhassine. Ainsi que le gouverneur de la BCT, Marouane El Abassi, et des membres de ses services.
Elle a également échangé avec l’organisation syndicale UGTT ainsi qu’avec les fédérations d’entreprises UTICA et CONECT, la société civile, les partenaires pour le développement et la communauté diplomatique.
Avec TAP