Depuis de long mois, le thème de l’accès aux financements extérieurs est le sujet préféré des économistes. Avec une notation aussi faible et des discussions avec le FMI qui ne se sont accélérées que récemment, il y avait plein de doutes sur la capacité de la Tunisie à refinancer sa dette.
Mais selon les chiffres de l’exécution du Budget jusqu’à la fin du mois de mai 2022, les autorités monétaires sont en train de mobiliser des ressources en devises. Ainsi, sur les cinq premiers mois de l’année, l’endettement extérieur de l’exercice a atteint 5 275 MTND; contre 2 044 MTND sur la même période en 2021.
Le premier bailleur de fonds cette année est l’Afreximbank, auprès duquel nous avons pu avoir 2 089 MTND. Viennent ensuite l’Union européenne (966 MTND), l’Algérie (861 MTND), la Banque Mondiale (499 MTND) et KfW (325 MTND). La Tunisie a réalisé 41,7% du montant visé pour l’ensemble de l’exercice budgétaire.
Les difficultés concernent donc les sorties sur les marchés qui sont généralement refinancées par d’autres émissions. La Loi de Finances 2022 avait programmé des émissions d’Eurobond de 2 758 MTND. Ce qui semble quasiment impossible dans le contexte actuel. Au-delà de la question de la notation, l’environnement des taux est élevé et la prime de risque de la dette tunisienne a touché des records.
Cela nous conduit à deux conclusions. La première est que le pays ne fera pas de défaut de paiement cette année. Et ce, contrairement à ce que les rapports ne cessent d’avancer. La seconde est même un accord au dernier quart de l’année avec le FMI sera utile. Car il permettra d’éliminer la pression sur les finances publiques en 2023. Il est peu probable que la notation bouge dans le sens positif, et les financements multilatéraux sont l’unique source de prêts pour les années à venir.