Les émissions d’ « expression directe » de la campagne pour le référendum du 25 juillet 2022, qui ont commencé à être diffusées le 18 de ce mois sur les deux chaînes de la télévision publique, ont attiré des critiques sur les réseaux sociaux. Tant au niveau du fond que de la forme d’ailleurs. Certains parlant souvent de « degré zéro de la communication ».
Les émissions d’ « expression directe » de la campagne pour le référendum du 25 juillet 2022, qui ont commencé à être diffusées le 18 de ce mois sur les deux chaînes de la télévision publique, ont paru décevantes. Et ce, si l’on se réfère aux réactions des réseaux sociaux qui continuent de relever des défaillances de ces séances. Quelquefois avec un certain humour.
Evidemment aucune étude d’opinion n’a été réalisée à leur sujet pour connaître la perception faite par le public. Mais Facebook peut nous aider à nous faire une petite idée, ne serait-ce qu’indicative. Ce dernier étant un baromètre qu’il ne faut point négliger. Notamment lorsque les réactions viennent de personnes rompues aux techniques de la communication et de la communication politique.
« Le média est le message »
Mais que peut-on reprocher à ces séances et à leurs auteurs? Réponse: un déficit de communication. Certains ont même parlé de « degré zéro de communication ». Autant au niveau du fond que de la forme, les défaillances n’ont pas manqué. On sait à cet égard que les deux sont largement liés. « Le media est le message », disait, il y a cinquante ans, le sociologue des médias, le Canadien Marshal McLuhan. En insistant donc sur le fait que « la forme d’un message (imprimé, visuel, musical,…) détermine la manière dont ce message sera perçu ».
Et partant de là, les défaillances de la communication des auteurs des séances de la campagne référendaire du 25 juillet 2022 à la télévision ont suscité nombre de critiques. A commencer par la posture et le comportement face à la caméra. Certes, la télévision favorise la décontraction. Mais aller jusqu’à venir sur un plateau avec une chemise mal repassée ou encore porter des lunettes comme un serre-tête n’est-ce pas un peu trop?
Et que dire de ceux –et ils sont nombreux à le faire- qui récitent un texte sans regarder le téléspectateur. Il va sans dire qu’ils n’ont là qu’un contact avec la feuille qu’ils ont sous les yeux. Et certainement pas avec ceux auxquels ils entendent s’adresser.
Quid de ceux qui ont saucissonné leur texte, s’arrêtant là où il ne le faut pas? Parlant sur un rythme saccadé et offrant un contenu quelquefois bien inaudible, du moins désagréable pour le récepteur.
Parler de tout et de rien
Le contenu ne se porte pas mieux. Et lorsqu’on regarde certains évoquer les arguments en faveur du « oui » ou du « non », on se demande si les auteurs de l’ « expression directe » ont vu juste. Et à ce niveau, il y a ceux qui n’apportent pas toujours les arguments qu’il faut. Ainsi en est-il lorsqu’on abonde à évoquer le conflit israélo-palestinien.
Certes, ce conflit a été évoqué dans le préambule de la nouvelle constitution. Certes, il s’agit là d’une cause qui réunit les Tunisiens; mais est-ce tout? Ne fallait-il pas parler aussi abondamment d’autres thématiques qui ciblent les Tunisiens dans leur vécu quotidien. Telles que: comment assurer la stabilité de l’Etat, la lutte contre la corruption ou la pauvreté, la défense du bien commun, etc. ?
Mais, il y a également ceux qui parlent de tout et de rien. Evoquant –croyant bien faire- quasiment toutes les questions à la fois et éparpillant par la même l’attention de leurs interlocuteurs. Et dans ce groupe, des intervenants qui consacrent une partie de leur temps à condamner la dernière décennie et ses acteurs. Mais en usant de propos peu amènes –le moins que l’on puisse dire- pour ses adversaires!