« Le Référendum farce a échoué: 75% du peuple refuse le régime de la dictature ». C’est ce qu’on peut lire sur la banderole exposée sur le mur de la salle abritant la conférence de presse des partis de la Campagne nationale contre le référendum. Et ce, au siège du Parti des travailleurs à Tunis, aujourd’hui 27 juillet.
Cette conférence de presse s’inscrit dans le même sillage que le rejet de tout le processus entamé par le président de la République Kaïs Saïed. Un processus qui a commencé le 25 juillet 2021 pour aboutir au référendum sur le projet de la nouvelle constitution.
Il en résulte aussi une prise de position fédératrice autour de cette campagne entre ces partis politiques. Et ce, malgré leurs divergences idéologiques et l’absence de reconnaissance des résultats du référendum. Leur reste la certitude du retour de la dictature en Tunisie, à travers une constitution qui met en place tous les ingrédients d’un système dictatorial.
Prenant la parole, le secrétaire général du Courant démocrate Ghazi Chaouachi affirme que les partis de la campagne n’ont aucun doute sur les intentions de Kaïs Saïed; et ce, depuis le 25 juillet. Une certitude qui s’est confirmée par la publication du décret 117 relatif aux mesures exceptionnelles et les caractéristiques du projet de la nouvelle constitution. L’intervenant a pointé du doigt « l’exploitation des ressources de l’État au profit de la consultation électronique nationale et du référendum ».
La violence au rendez-vous
Il rappelle, également, que le coordinateur de la commission nationale pour la nouvelle République Sadok Belaïd a affirmé que cette constitution place le président au dessus des institutions de l’Etat et de la loi. Il s’attaque également à l’ISIE qui « n’a pas fait preuve d’indépendance ». Continuant sur sa lancée, l’intervenant affirme que ces partis ont subi la violence des forces de l’ordre et des « milices de Kaïs Saïed ». Et ce, devant le siège de l’ISIE et à Sousse; alors qu’ils voulaient tenir un meeting. Et d’avancer qu’un certain nombre de ministres ont fait la promotion du référendum. En violant ainsi le principe de neutralité et de réserve.
De son coté, le secrétaire général du parti Al-Joumhouri, Issam Chebbi, rejette tout le processus entamé par Kaïs Saïed. Ainsi, il pointe du doigt plusieurs irrégularités qui se sont produites le jour du référendum et durant la campagne référendaire. Il rappelle que le président de la République a violé « le principe du silence électoral. Et ce, quand il a prononcé un discours en direct au bureau de vote pour Al Watanya ». Et de critiquer Kaïs Saïed qui n’a même pas attendu les résultats préliminaires pour fêter sa victoire à l’avenue Habib Bourguiba. Outre son discours accusateur contre l’opposition.
L’ISIE pointée du doigt
Pour sa part, le coordinateur général du parti Al-Qotb (Pôle démocratique moderniste), Riadh Ben Fadhel, remet en question les chiffres de l’ISIE à Tozeur et à Gafsa. Il affirme qu’à partir de 15h30 dans tous les bureaux de vote en Tunisie, rares sont les Tunisiens qui sont allés voter. Il accuse donc l’ISIE de fraude. A titre d’exemple, il relève que le gouvernorat de Tozeur ne compte que 85 035 électeurs inscrits, selon les chiffres de l’ISIE. Cependant, l’instance annonce un nombre de participants de 105 515.
Quant au secrétaire général du Parti des travailleurs, Hamma Hammami, il rappelle lors de son intervention que le président de la République avait parfaitement raison quand il disait que « le référendum est un dispositif utilisé par les dictateurs pour justifier leurs choix ». Il relève, également, que pour faire réussir la consultation électronique nationale, il a été permis à l’armée et aux enfants d’y participer.
Enfin, le secrétaire général du parti Ettakatol, Khalil Zaouia n’a pas manqué de critiquer tout le processus; et notamment le traitement par l’ISIE du référendum.