« La dépense moyenne de tourisme récepteur par tête d’entrée au Maroc (environ 655 euros) est 1.8 fois supérieure à celle estimée pour la Tunisie. Soit 360 euros ou environ 1 150 dinars. Et ce, si on se limite aux années 2018 et 2019 ».
C’est ce qui ressort des principaux résultats d’une analyse synthétisée par le compte satellite du tourisme (CST). A savoir un système désormais adopté par Statistiques Tunisie (INS). L’analyse s’est intéressée à la période 2018-2021 dans une première version du CST de la Tunisie.
En effet, en Tunisie, la structure de la demande touristique continue d’être dominée à hauteur de 80% par la consommation de visiteurs non-résidents. La configuration de ces derniers accorde depuis plusieurs années une place de plus en plus importante aux visiteurs des pays du Maghreb et qui participent du coup à façonner la consommation touristique par produit.
A titre de comparaison, la consommation touristique intérieure moyenne par tête en 2019 dans les pays européens s’élève à 2 500 euros. Autour de cette moyenne, on retrouve des pays comme la France, l’Espagne, la Croatie, Malte, l’Italie et le Portugal. Les Pays-Bas et l’Autriche se distinguent avec une dépense par tête de 5 000 et 4 500 € respectivement.
Un redressement complet s’étalerait jusqu’en 2023
« Au regard de ce critère (mais également par rapport à d’autres ratios clés), la Tunisie s’avère proche en termes de performances touristiques du groupe de pays formé par la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et la Pologne (à une moyenne de 400 euros) », estime l’INS.
Dans le compte satellite du tourisme (2018-2021), la demande se subdivise en produits spécifiques et en produits non spécifiques du tourisme. La demande de produits caractéristiques du tourisme est dominante, tirée dans l’ordre par les services de restauration et des débits de boissons, le transport et l’hébergement.
Le mode de consommation des visiteurs maghrébins permet aux autres produits non spécifiques de capturer plus du cinquième des dépenses totales.
En dépit de leur poids relativement modéré dans les dépenses totales, les visiteurs domestiques ou résidents ont contribué à amortir la chute enregistrée au cours de l’année 2020. Ils ont contribué aussi à soutenir, quelque part, le redressement engagé de l’activité en 2021.
« Néanmoins, la demande totale demeure nettement en dessous de ces niveaux d’avant crise de la COVID (à peine la moitié de celle estimée en 2019) », souligne l’analyse. Et, dans un contexte économique international particulièrement incertain, un redressement complet de l’activité touristique s’étalerait probablement jusqu’en 2023.