A l’occasion de la fête nationale de la Suisse organisée mercredi soir, l’ambassadeur suisse Joseph Renggli a tenu un discours. La cérémonie a été rehaussée par la présence du Chef de la délégation de l’Union européenne en Tunisie ainsi qu’un grand nombre d’ambassadeurs accrédités en Tunisie. Et ce, également en présence du ministre du Tourisme et de l’Artisanat Moez Belhassine; ainsi que le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Mohamed Rekik.
Joseph Renggli a rappelé que la fête nationale de la Suisse a lieu le premier août. Pourtant, malgré les vacances, la fête nationale reste pour les Suisses une occasion de se rassembler en famille et entre concitoyens.
« La date du premier août se fête en référence au Pacte fédéral de 1291. Il est considéré comme un acte fondateur de la Suisse. Ce pacte est en effet une alliance défensive des trois premiers cantons: Uri, Schwytz et Nidwald. Et ce, contre l’empereur de Habsbourg du Saint-Empire romain germanique. Un pacte d’hommes libres, jaloux de l’indépendance qui ne voulaient pas se faire imposer des lois par des princes lointains. Même s’il est difficile aujourd’hui de dire ce qui est vrai et ce qui est faux de cette histoire parce que même près 700 ans, cet esprit d’indépendance farouche a marqué l’histoire de la Suisse. Il explique en partie le fait que la Suisse n’est pas membre de l’Union européenne. Et ce, même si nous nous trouvons au milieu de l’Europe. Nous partageons avec les pays voisins, la France, l’Allemagne, l’Italie, trois grandes cultures. Il s’agit de l’ histoire d’un peuple entouré de grandes puissances et soucieux de sa souveraineté. Ce sont les deux concepts indissociables de la Suisse moderne auxquels les Suisses sont très attachés. C’est d’abord la neutralité et la démocratie directe… ». Ainsi déclare Joseph Renggli.
Avant d’ajouter: « Les Suisses sont attachés à la neutralité et la démocratie directe. Permettez moi de souligner que neutralité ne signifie pas indifférence face à une violation flagrante du droit international public. La suite sera donc la même, sans délai et avec la plus grande fermeté face à la pression militaire russe en Ukraine. De ce fait, la Suisse n’a pas hésité non plus à reprendre la totalité des sanctions de l’Union européenne ».
Référendum : similitude entre la Tunisie et la Suisse
Pour revenir au référendum, l’Ambassadeur suisse a souligné que « le référendum est un pilier de la démocratie directe. Les Suisses sont appelés en moyenne quatre fois par année à voter à des référendums et des fois sur des questions plutôt techniques. Des fois, c’est plus important aussi comme des modifications de Constitution. Les campagnes sont souvent très animées avec les nombreux partis et groupes de participants dans chacun des partis opposés. Mais ce qui est également important en Suisse, c’est l’approche consultative et inclusive des défis économiques et politiques. Ceci implique notamment une forte coopération entre les partenaires sociaux. C’est à dire les syndicats, le patronat et aussi la société civile.
Et de continuer: « Il y a deux jours, c’était au tour des Tunisiens et des Tunisiennes de se prononcer sur une nouvelle Constitution. Les citoyens et les citoyennes qui ont fait le choix d’exercer leur droit de vote ont décidé à une grande majorité d’adopter le projet qui leur était soumis. Avec l’adoption de la nouvelle Constitution, c’est une nouvelle page de l’histoire de la Tunisie qui se tourne... De ce fait, les Tunisiens et ceux qu’ils choisiront pour les représenter clairement par la nouvelle Constitution, ensemble, ils devront œuvrer à la mettre en pratique. Et ils sont sans doute beaucoup usant de leur droit pour répondre au mieux aux besoins du pays. A cet égard, la Suisse sera attentive à la protection des libertés fondamentales, aux questions de séparation des pouvoirs et aux mécanismes de redevabilité des autorités à l’égard de toute démocratie ».
Coopération tuniso-suisse sur le plan économique
« La Suisse apportera à la Tunisie un soutien concret avec son programme de coopération, dont le budget d’environ 100 millions d’euros pour la période 2022-2024 et dont une des priorités est la gouvernance. Une autre priorité du programme de coopération suisse est le développement économique, important défi pour la Tunisie. Un exemple de ce soutien est le projet pour le tourisme durable dans le sud ayant pour but d’améliorer les revenus et les conditions de vie de la population locale ».
S’adressant au ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Joseph Renggli a déclaré que: « C’est dans ce cadre que nous avons travaillé étroitement ensemble. Je me réjouis que vous ayez décidé d’étendre les initiatives lancées dans le cadre de ce projet dans tout le pays… »
De son côté, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat Moez Belhassine a rappelé la dynamique positive qui a marqué ces dernières années les relations bilatérales; grâce à une volonté conjointe de les hisser au niveau le plus élevé. À cet égard, le ministre a salué au final la régularité de la concertation constructive sur les principales questions internationales et régionales d’intérêt commun.