Ezzedine Saïdane, l’expert en économie, alerte sur la situation économique et financière. Et ce, lors de son passage sur les ondes de Mosaïque, ce lundi 1er août.
Ezzedine Saïdane évoque en effet les pourparlers entre la Tunisie et le Fonds monétaire international. Il déclare ainsi: « Un accord avec le FMI est une nécessité absolue, mais cela est insuffisant. La grande question est de savoir si la Tunisie arrivera à trouver un accord avec le FMI. Mais une chose est sûre, si l’accord voit le jour, le Fonds ne peut pas fournir un montant élevé ».
En outre, Ezzedine Saïdane souligne l’urgence des réformes qui auraient dû voir le jour bien avant les négociations avec le FMI. « Pourquoi toujours relier le FMI à la mise en place des réformes alors que cela n’a aucun sens. De plus, des négociations qui s’étendent sur 14 mois au lieu de cinq semaines, c’est du jamais-vu. Il faut comprendre que le système de quotas du FMI est clair, il ne peut guère accorder un montant de 4 milliards de dollars, il ne peut attribuer que 1.7 ou 2 milliards de dollars », ajoute-t-il.
Plus encore, il insiste sur la mise en place de réformes qui deviennent d’une urgence extrême. Tout en indiquant que « la Tunisie a tous les ingrédients de la réussite pour avoir une économie prospère, sauf que la gestion des politiques est mauvaise. Ce qui nous ramène à la case départ ».
Citant l’exemple de l’investissement, il estime qu’il est faible. De ce fait, moins de 3% du budget de l’Etat est alloué à l’investissement, précisément 2.4%. Ce qui représente 2 milliards de dinars seulement en investissement.
Il estime que la dette publique s’est multipliée tout au long des dix dernières années. Le budget de l’Etat avant 2010 était de 18 milliards de dinars, dont un tiers comprend l’investissement. Il précise dans ce contexte: « Si l’Etat investit, soyez sûrs que le secteur privé va suivre ».
Mais pour y parvenir, il faut un climat serein pour l’investissement, et la question essentielle est de savoir si nous avons une vision d’avenir pour les 20 prochaines années.