Les faits sont têtus. Ils nous renseignent jour après jour sur l’importance prise par le leader Habib Bourguiba dans la mise en place, en 1958, de la réforme de l’enseignement. Une réforme qualifiée de « grande révolution » et de surcroît « totale » par Kais Saied, à l’occasion de la célébration, le 6 août 2022, de la Journée du savoir.
De Bourguiba il a été beaucoup question, le 6 août 2022, à l’occasion de la célébration de la Journée du savoir. Le chef de l’Etat a rendu un vibrant hommage au père de la nation tunisienne. Un hommage fait après trois jours de la commémoration du 119 ème jour de la naissance du leader Habib Bourguiba (3 août 1903).
Il a été ainsi beaucoup question de la loi du 4 novembre 1958 sur l’enseignement initiée par Bourguiba une année et quelques mois après la proclamation de la République en juillet 1957. Une loi que Kais Saied a qualifiée de « grande révolution » et qui avait permis de tracer les grands contours d’un secteur important aux yeux du premier président de la République auquel il a décidé de consacrer un tiers du budget de l’Etat.
Un monde nouveau
Dans le même contexte, Kais Saied n’a pas manqué de dire que cette révolution était « totale ». Puisqu’elle avait trait à de nombreux aspects de la vie. Un phénomène social total pour reprendre une formule largement connue ; celle de l’anthropologue français Marcel Mauss. Elle concernait, a-t-il assuré, la nourriture et les vêtements dont l’école assurait la distribution aux plus démunis.
L’enseignement tel que voulu par Habib Bourguiba allait plonger des millions de Tunisiens dans un monde nouveau synonyme notamment d’une grande ouverture d’esprit qui allait permettre pour beaucoup réaliser de grandes conquêtes. Celles que l’on connaît aujourd’hui et qui ont hissé les Tunisiens au firmament de la gloire dans le monde entier où ils occupent des fonctions premières et participent à de nombreux chantiers en matière d’innovation et de création.
Grand bâtisseur, Bourguiba avait à ses côtés cependant des hommes d’exception. Dont le plus connu est Mahmoud Messaadi, universitaire, écrivain, syndicaliste (il a été secrétaire général de l’Union Générale tunisienne du Travail (UGTT) de 1948 à 1953) et homme d’État tunisien, qui a dirigé le département de l’éducation nationale pendant dix années (6 mai 1958 – 24 octobre 1968). Esprit ouvert, il a fait et des études de langue arabe et de lettres françaises à la Sorbonne de 1933 à 1936, et a conduit, jusqu’aux moindres détails, une réforme qui a marqué l’histoire de la Tunisie.
Des salles bien aérées et bien éclairées
Ses anciens collaborateurs se souviennent ainsi comment il passait en personne au peigne fin le dossier des candidats enseignants étrangers qui allaient travailler dans les différents établissements à tous les niveaux pour s’assurer que l’on prenne, pour ainsi dire, que les meilleurs.
Témoignage aussi sans doute important de Kais Saied, le samedi 6 août 2022, celui relatif aux espaces scolaires du temps de Bourguiba : « des salles bien aérées et bien éclairées ». Ce qui n’a pas toujours été le cas dans les années qui suivirent le déclenchement de la réforme de 1958. Preuve s’il en est que la réforme bourguibienne avait pris en considération les moindres détails pour ce qui est des modes d’apprentissage. On peut comprendre, à ce niveau, qu’avec la maladie, le président Bourguiba et aussi le départ de Mahmoud Messadi, qui veillait au grain, les choses ont peut-être vite changé.
Et chaque jour et qui passe nous renseigne sur une réalité : lorsque les dirigeants viennent, comme c’était le cas sous Bourguiba, avec des projets et qu’ils confient l’exécution dévoués et de grande valeur, comme Mahmoud Messaadi, le pays ne peut qu’avancer. Et ce, évidemment malgré, et le président de la République l’a dit clairement, la faiblesse des moyens.