Depuis la pandémie en 2020, le chômage chez les jeunes ainsi que chez les femmes a fait plus de mal que de bien. Deux ans plus tard, la reprise de l’emploi des jeunes tarde à venir. C’est ce qu’annonce l’Organisation internationale du Travail (OIT) dans son nouveau rapport.
Aujourd’hui, la réalité du terrain montre que le nombre total mondial de jeunes chômeurs devrait tomber à 73 millions en 2022. Ce qui représente une baisse de deux millions par rapport à l’année précédente. Telle est l’annonce de l’agence de l’ONU, dans la journée du jeudi 11 août.
De ce fait, un tel chiffre représente une légère amélioration par rapport à 2021, qui rappelons le, affichait le chiffre de 75 millions. Mais cela n’empêche pas que ces données demeurent élevées par rapport à 2019. Puisqu’avant la pandémie, le nombre était de 6 millions.
Dans le nouveau rapport de l’OIT, entre 2019 et 2020, les personnes dont l’âge varie entre 15 à 24 ans ont connu un pourcentage de perte d’emploi bien plus élevé que le reste du marché du travail. De ce fait, le taux des jeunes n’ayant pas d’emploi, d’éducation ou de formation (NEET) en 2020 – dernière année, s’élève à 23,3%.
Comment expliquer ce phénomène?
Martha Newton, Directrice générale adjointe de l’OIT pour les politiques, indique que « la crise de Covid-19 a révélé un certain nombre de lacunes dans la manière dont les besoins des jeunes sont pris en compte. En particulier les plus vulnérables, tels que les nouveaux demandeurs d’emploi, les décrocheurs scolaires, les jeunes diplômés avec peu d’expérience et ceux qui restent inactifs non par choix ».
Par ailleurs, le rapport révèle également que les jeunes femmes moins bien loties que les jeunes hommes.
Ainsi, le rapport indique que 27,4% des jeunes femmes devraient travailler en 2022, contre 40,3% des jeunes hommes. Cela signifie que les jeunes hommes ont presque 1,5 fois plus de chances que les jeunes femmes d’être employés.
D’une manière générale, l’écart entre les sexes « a montré peu de signes de réduction au cours des deux dernières décennies ».
Afrique: le taux de chômage des jeunes est de 12,7%
En Afrique, le taux de chômage des jeunes de 12,7% masque le fait que de nombreux jeunes ont choisi de se retirer complètement du marché du travail. Plus d’un jeune sur cinq en Afrique n’a pas d’emploi. Tout comme il n’a bénéficié d’aucune formation ou d’éducation en 2020. Ce qui fait que « la tendance s’est détériorée », fait valoir l’OIT.
De plus, le continent africain n’est pas le seul. Il s’avère que dans les États arabes, le taux de chômage des jeunes demeure lui aussi le plus élevé, avec 24,8% des jeunes. Il en va de même pour les femmes au chômage, dont le taux est de 42,5%.
Au total, le taux de chômage mondial des jeunes devrait atteindre 14,9% en 2022.
Par ailleurs, l’idée de ce rapport n’est pas liée seulement à faire un diagnostic de la réalité dans les différents continuent. Mais aussi à faire en sorte de trouver des solutions pour lutter contre le chômage des jeunes et des femmes, ou encore l’atténuer.
Ainsi l’OIT mise sur « des économies verte et bleue (ressources océaniques durables) ». Selon le rapport, la création de 8,4 millions d’emplois supplémentaires pour les jeunes pourrait voir le jour d’ici à 2030. Et ce, grâce à la mise en œuvre de mesures politiques verte et bleue.
Le rapport estime donc que la réalisation de la couverture universelle en haut débit d’ici 2030 pourrait entraîner une augmentation nette de 24 millions de nouveaux emplois dans le monde, dont 6,4 millions seraient occupés par des jeunes. Autrement dit, la révolution « verte et bleue » permettrait de créer 139 millions d’emplois supplémentaires, dont 32 millions pour les jeunes.
17,9 millions d’emplois supplémentaires pour les jeunes d’ici à 2030
Le document souligne également que les investissements dans les secteurs des soins permettraient de créer 17,9 millions d’emplois supplémentaires pour les jeunes d’ici à 2030.
Enfin, Mme Newton conclut: « Ce dont les jeunes ont le plus besoin, c’est de marchés du travail qui fonctionnent bien, avec des opportunités d’emplois décents pour ceux qui participent déjà au marché du travail. Ainsi que des opportunités d’éducation et de formation de qualité pour ceux qui doivent encore y entrer ».