Selon le rapport 2021 publié aujourd’hui par la BCT, la croissance économique devrait ralentir en 2022. Et ce sous l’effet des faiblesses structurelles persistantes, en même temps qu’une conjoncture internationale difficile marquée, notamment, par les incertitudes autour de la guerre en Ukraine et de la flambée des prix mondiaux de produits de base ayant déjà conduit au resserrement monétaire parallèlement à un espace budgétaire réduit. Ce qui entrave l’économie tunisienne à générer une dynamique de croissance soutenue.
« En outre, le retard dans la mise en place des réformes structurelles et les difficultés à mobiliser les ressources financières nécessaires pour le financement du budget de l’Etat accentuent les pressions sur les équilibres macroéconomiques », souligne le rapport de la BCT. Et d’ajouter : « C’est ainsi qu’il devient impératif d’accélérer la mise en œuvre du programme national des réformes permettant de restaurer la croissance économique et de promouvoir l’investissement par le regain de confiance des investisseurs locaux et étrangers, ainsi que des bailleurs de fonds internationaux, et de rétablir progressivement les équilibres macroéconomiques ».
PIB
Pour l’année 2022, les prévisions tablent sur un taux de croissance économique modeste de 2,6% entraîné par la conjoncture économique difficile et les défis structurels préexistants outre les conséquences de la guerre en Ukraine, notamment, le ralentissement de la demande européenne et la flambée des prix mondiaux des matières premières. Dans ce contexte, l’accélération de la reprise économique nécessite la mise en œuvre rapide de réformes structurelles ainsi qu’une reprise progressive de l’activité au niveau mondial surtout en Europe, premier partenaire de l’économie nationale.
Demande Extérieur
Pour l’année 2022, les prévisions tablent sur un faible accroissement de la demande intérieure qui sera tirée par l’accroissement de la FBCF et de la consommation privée en dépit des tensions inflationnistes. Pour sa part, la demande extérieure adressée à la Tunisie connaîtrait un certain redressement en lien avec l’amélioration progressive de l’économie de la Zone Euro qui subira, toutefois, l’effet des répercussions de la guerre en Ukraine sur l’économie de la région.
Financement des investissements
Pour l’année 2022, il est prévu une faible amélioration de l’épargne contre une évolution plus importante de l’investissement. Ainsi, les besoins de financement extérieur resteront à des niveaux élevés et la mobilisation des ressources y afférentes constituera une source de préoccupation.
Finances publiques
La feuille de route budgétaire de 2022 sera quant à elle caractérisée par des mesures correctives qui viseraient à atténuer le déficit budgétaire et le contenir dans des limites soutenables, notamment celles relatives à l’allègement de la masse salariale et la réforme du système de subventions. Cependant, l’équilibre budgétaire sera fortement impacté par le conflit russoukrainien qui représente un risque majeur supplémentaire pour la sécurité alimentaire et énergétique de la Tunisie et devrait exercer une pression sur les besoins de financement.
Dépenses du budget de l’Etat
Concernant l’année 2022, et bien qu’il soit difficile de formuler des prévisions étant donné la grande incertitude imposée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, il est fort probable que l’enveloppe prévue pour les dépenses d’équipement ne pourra pas être réalisée puisque la flambée des cours de Brent et des prix des produits de base observée suite à ce conflit représenterait une charge supplémentaire pour le budget de l’Etat.
Ainsi, le montant alloué aux subventions de carburant et de produits de base sera révisé à la hausse, ce qui aurait pour conséquence d’exercer un effet d’éviction sur les dépenses d’investissement
Dette publique
Pour l’année 2022, le service de la dette devrait connaître un repli de 3,0% pour se situer à 14.351 MDT en relation avec le fléchissement des dépenses liées à la dette extérieure de 20.7% contre la poursuite de la hausse des paiements prévus pour la dette intérieure.
Financement du déficit budgétaire et évolution de l’encours de la dette publique
Pour l’année 2022, le déficit budgétaire prévu est estimé à 9.308 MDT ou 6,7% du PIB, un taux qui reste relativement élevé malgré son léger fléchissement par rapport à celui de l’année précédente. Pour l’année 2022, les prévisions tablent sur un taux d’endettement public de 82,6% du PIB, niveau en hausse de 3,4 points de pourcentage, et ce malgré la baisse prévue du déficit budgétaire pour cette année.