L’Afrique connaît, à son tour, des paradis fiscaux. Là où sont entreposés –qui sait?- des avoirs et des biens évoqués à la clôture de la TICAD 8. Selon du moins un décompte réalisé par l’ONG Tax Justice Network.
La question des paradis fiscaux a été évoquée, le 28 août 2022, par le chef de l’Etat dans son discours de clôture de la TICAD 8 (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique). Elle concerne nombre de pays africains dont des biens et des avoirs ont été spoliés et sont encore à l’étranger. Souvent dans les coffres des banques et exploités par des dirigeants peu scrupuleux qui ont pillé les richesses de leurs pays.
Une question de grande actualité qui intéresse l’opinion publique jalouse des richesses de son pays. Même si elle n’est plus intensément évoquée comme elle le fut aux premières heures du Printemps arabe, en 2011, quand des régimes corrompus ont été chassés du pouvoir. Et dont les dirigeants, sbires et protégés ont pris la poudre d’escampette.
Des fiscalités parfois réduites
Mais pourquoi il est si difficile de récupérer, comme l’a si bien dit Kaïs Saïed, tout ce qui a été volé? La réponse est difficile, mais le constat est simple: les blocages sont nombreux. A commencer par le fait que dans des pays d’Afrique même, aux dirigeants desquels s’dressait le premier magistrat tunisien, au moins sept nations sont des paradis fiscaux.
Tel est le recensement du moins établi par l’ONG Tax Justice Network qui est un « réseau créé autour d’une coalition de chercheurs partageant tous des préoccupations communes à propos des paradis fiscaux ». Donc des pays et des régions « avec certaines fiscalités et règlementations réduites ou même parfois nulles ».
Il est étonnant de remarquer, par ailleurs que des pays, qui disent être des champions de la lutte contre les paradis fiscaux et leurs pratiques frauduleuses, comme les Etats-Unis d’Amérique, accueillent des institutions qui perpétuent des crimes financiers. C’est le cas de l’Etat américain du Delaware (Nord-Est des USA) qui « a fait de l’évasion fiscale et de l’opacité son principal fonds de commerce ».
C’est ce qu’indiquait notre confrère français La Croix, dans un article bien documenté publié en mai 2016, du reste accessible sur le net. La Croix ajoute que ceux qui s’adressent à ces paradis fiscaux ont trois « avantages » : « des impôts faibles, une jurisprudence très favorable aux entreprises et la garantie que leurs secrets seront préservés ». Détail important l’actuel locataire de La Maison Blanche, le président Joe Biden, a été entre 3 janvier 1973 et le 15 janvier 2009, sénateur de l’Etat du Delaware.