On sait d’expérience que les diplomates ont toujours une manière de concevoir leurs discours, communiqués ou encore notes verbales. Ils ont l’art de ne jamais grossir le trait. C’est en fonction de cette réalité qu’il faut lire le message transmis par les Américains à l’occasion du communiqué consécutif à l’entretien accordé par Kaïs Saïed à la sous-secrétaire d’Etat américain pour les affaires du Proche-Orient, Barbara A. Leaf., le 30 août 2022.
Tout le monde l’a sans doute remarqué : les communiqués de la Présidence de la République et celui de l’ambassade américaine à Tunis consécutifs à l’entretien accordé par Kaïs Saïed à la sous-secrétaire d’Etat américaine pour les affaires du Proche-Orient, Barbara A. Leaf., le 30 août 2022, ne se ressemblent pratiquement en rien.
Encore une fois, les Etats-Unis d’Amérique ont voulu sans doute exprimer là une différence d’appréciation au niveau des relations avec la Tunisie et avec notamment le vécu de notre pays. Nous nous sommes maintenant habitués à ce qui ressemble à une dissonance.
Faut-il du reste lire le communiqué de l’ambassade américaine dans un certain sens; peut-être pas exactement comment il se présente à nous tous? On sait d’expérience que les diplomates ont toujours une manière de concevoir leurs discours, communiqués ou encore notes verbales. Ils ont l’art de ne jamais grossir le trait. Bien au contraire, ils font tout pour l’atténuer. En faisant cependant passer leur message à leur interlocuteur qui sait du reste l’apprécier à sa juste valeur.
Démocratie et droits de l’Homme
Faut-il de ce fait comprendre que la phrase du communiqué de l’ambassade américaine à Tunis quant au fait que les relations entre les deux pays seraient « plus fortes et solides s’il y avait un engagement commun pour la démocratie et les droits de l’Homme » veut tout simplement dire que ces deux valeurs ne sont pas au beau fixe dans le vécu de la Tunisie aujourd’hui? Avoir vécu la démocratie, les droits de l’Homme, à côté évidemment de l’économie, ne veut-il pas signifier que ce sont là les questions qui intéressent la partie américaine?
Nous ne serions pas, à ce propos, bien loin de la réalité, témoigne l’ancien ambassadeur et haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères Elyes Kasri. D’ailleurs, il fait remarquer également que la publication du communiqué de l’entretien de la sous-secrétaire d’Etat américain des Affaires étrangères a été faite le lendemain. Rien n’est sans doute fortuit. La preuve peut-être que le texte a été transmis au département d’Etat pour appréciation de son contenu à Washington. Ce qui veut tout dire!