Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui 1er septembre par le Bureau exécutif de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), le porte-parole de la centrale syndicale Sami Tahri est revenu sur l’avancement des négociations entre l’UGTT et le gouvernement.
Tout d’abord, Sami Tahri a rappelé que les négociations étaient censées commencer depuis deux semaines. Cependant, la première séance de négociations a été reportée suite à la demande de la partie gouvernementale. Pour lui, ce report a ouvert la porte à plusieurs interprétations. Sami Tahri indique dans ce contexte que « le point de discorde entre la centrale syndicale et le gouvernement porte sur la nature des points à aborder lors des négociations ».
Car si l’UGTT opte pour les négociations sur la question sociale et la question économique à la fois, le gouvernement veut aborder uniquement la question économique. Ainsi, la première séance de négociations s’est tenue lundi 29 août. Lors de cette réunion les deux délégations ont abordé les cinq points mentionnés dans l’avis de grève du 16 juin 2022 du secteur public.
Les points en question sont :
- Les négociations sociales autour des augmentations salariales du secteur public et dans la fonction publique. Ce qui implique également la révision à la hausse du SMIG. Dans ce contexte, Sami Tahri rappelle que le SMIG n’a pas été revu à la hausse depuis trois ans.
- L’application de l’accord du 6 février 2021 qui porte sur un certain nombre de secteur et dont l’application s’est arrêtée juste après le 25 juillet. Ainsi plus de 27 accords sectoriels n’ont été appliqués à l’heure actuelle.
- L’achèvement du statut de la fonction publique et du secteur public.
- L’annulation de la cotisation sociale et solidaire;.
- L’annulation de la circulaire N°20 relative à l’interdiction des négociations sociales avec le secteur public et la fonction publique. Et ce, sans autorisation préalable de la Présidence du gouvernement au PG de l’entreprise publique/ ministère concerné.
Réforme des entreprises publiques
Dans ce contexte, il précise que la discussion a abouti à des accords sur la réforme de la Société des Industries Pharmaceutiques de Tunisie (SIPHAT) et la Société Tunisienne de Sidérurgie El Fouladh. « Même ces accords n’ont pas été appliqués », fait-il savoir.
Sami Tahri affirme que la première séance de négociation n’a pas enregistré un grand avancement sur les points précités. A l’exception de celui relatif à la circulaire N°20. Quant aux points relatifs à l’application de l’accord du 6 février 2021, la révision des salaires à la hausse et du Smig, Sami Tahri affirme que les deux parties ne sont pas encore parvenues à sceller un accord.
Par ailleurs, lors de la réunion du 31 août, le gouvernement a présenté quatre propositions sur les augmentations salariales et l’augmentation du SMIG. « Pour le moment nous pouvons dire qu’il existe un accord de principe sur l’augmentation salariale et celle du SMIG. Nous avons commencé à aborder les détails, les délais, les taux et autres. L’UGTT de son côté, a présenté ses propositions. Mais la conclusion était un procès-verbal qui n’a rien de consensuel », lance-t-il.
Cependant, Sami Tahri n’exclut pas la possibilité de signer un accord lors de la séance qui se tiendra demain 2 septembre. « Dans tous les cas, nous avons demandé à ce que la séance de négociations du 2 septembre soit la dernière. Et ce, que ce soit dans le cas de la conclusion d’un accord ou non. Si on n’arrive pas à un accord, nous appliquerons les recommandations de l’instance administrative nationale du 23 mai. Si on réussit à parvenir à un accord avec le gouvernement, ce dernier doit répondre aux attentes des deux parties sur les cinq points précités », poursuit-il.
Sami Tahri a fait savoir que la négociation sur le statut des établissements et offices publics ne pose pas problème. Etant donné que les négociations ont enregistré un avancement sur ce point. Car « il s’agit d’amendement de lois déjà mises en vigueur avec leur publication au Journal officiel ».