Un maître de conférences en macroéconomie et finance internationale à l’Université de Médéa en Algérie, le Dr Omar Haroun, a considéré la décision d’augmenter les salaires comme une question inévitable. Et ce, à la lumière des conditions économiques actuelles que connaissent le monde en général et l’Algérie en particulier.
Dans une déclaration au quotidien algérien Al-Shaab le 3 septembre, l’expert a déclaré que l’augmentation des salaires est nécessaire. L’objectif étant d’équilibrer la hausse des prix et la préservation de la consommation, en plus de la difficulté pour le simple citoyen d’accéder aux matières subventionnées; notamment en ce qui concerne le lait et le pain.
L’économiste a salué la décision d’augmenter les salaires. Mais elle reste, selon lui, liée à la hausse des prix à l’échelle mondiale et aux biens subventionnés destinés au citoyen de base. Car ce dernier n’arrive plus à maintenir le même niveau qu’auparavant. Et ce, que ce soit en termes de quantités que de prix. Notant que ces deux variables conditionnent l’ampleur de l’augmentation des salaires prévue, expliquant son impact sur la trésorerie.
Le Dr Omar Haroun affirme donc que l’augmentation des exportations de pétrole portera les recettes pétrolières et gazières à la limite de 50 milliards de dollars en fin d’année. Et ce, après avoir atteint 26 milliards de dollars à mi-parcours de l’année.
L’expert évoque aussi les revenus hors hydrocarbures. Il rappelle ainsi que la balance commerciale est positive, s’élevant à 10 milliards de dollars. L’expert souligne que ce chiffre ravive le Trésor public. En rendant l’État capable de soutenir les salaires des travailleurs et d’améliorer le niveau de vie du citoyen.
Un équilibre entre hausse des prix et maintien de la consommation
Le professeur explique encore que si les conditions liées aux biens subventionnés changent et que d’autres services tels que le transport et la santé s’améliorent, les besoins du citoyen diminueront. Il n’y aura plus besoin d’augmenter les salaires de manière significative. Mais si les choses restent telles qu’elles sont, une famille composée de deux personnes et un enfant a besoin d’un salaire d’au moins 50 000 dinars algériens par mois.
Par ailleurs, l’expert revendique aussi la nécessité d’un contrôle des marchandises, en particulier subventionnées. Etant donné que l’État fournit un soutien aux agriculteurs et aux producteurs de viandes diverses.
Dans un contexte connexe, il ajoute que le monde connaît une vague de prix historiquement sans précédent. En plus d’une vague de chômage élevé, qui menace tous les pays et crée une sorte de stagflation. Mais l’Algérie n’a pas connu ce type de problème.
Alors, il insiste sur l’importance de stabiliser les prix des denrées du quotidien. A savoir les légumes, les fruits, la viande blanche et dans une moindre mesure la viande rouge peu consommée. Ainsi que les denrées saisonnières comme les matériels scolaires et des mesures d’accompagnement liées à la bourse scolaire.
Enfin, l’économiste, le Dr Omar Haroun, suggère qu’après la stabilisation des prix au niveau mondial, d’aller vers une révision du système de soutien global. En allant d’aller vers un soutien direct aux groupes vulnérables.