Qui l’eût imaginé ? En deux temps trois mouvements, le Petit Poucet tunisien écarte de son chemin trois Américaines à New York devant leur public. Et ce, avant d’épingler à son tableau de chasse une Russe, sa bête noire. Pour décrocher ainsi, pour la première fois de sa carrière, un billet pour les quarts de finale du prestigieux tournoi du Grand Chelem, l’US Open.
A noter qu’il aura fallu quatre tentatives, en quatre années consécutives, pour que la tenniswoman tunisienne Ons Jabeur, casse ce signe indien de la phase finale de l’US Open qui continuait de lui faire un pied de nez.
Une revanche qui sent la poudre
En effet, Ons Jabeur, que ses compatriotes surnomment affectueusement la ministre du Bonheur, et dont plusieurs ont veillé tard dans la nuit pour la voir jouer, battait à l’aube de dimanche dernier la Russe Veronika Kudermetova (7-6 (7/1), 6-4) dans le Arthur Ashe Stadium. De loin, le stade de tennis le plus grand au monde en capacité, avec 23 771 spectateurs. Et ce, en huitième de finale de l’US Open, au terme d’un match qu’elle a gagné aux forceps.
En effet, au cours de son match contre son adversaire russe, la native de Ksar Helal renversa une situation bien compromise en étant menée 2-5 dès la première manche. Avant de dérouler un jeu de toute beauté au deuxième. Au menu: des redoutables retours de service et des drop shots ayant déstabilisé la 18ème mondiale.
Car, elle avait une revanche à prendre contre la coriace Russe qui l’avait battue dans le passé à trois reprises. Chaque fois en deux sets, dont deux victoires sur terrain dur.
Ons Vs la tombeuse de Serena Williams
Alors, à 28 ans, la tête de série n°5 qui n’avait jamais dépassé le troisième tour du Majeur new-yorkais, se qualifie pour les quarts de finale de l’US Open. Elle y défiera, aujourd’hui mardi 6 septembre à 19h, l’Australienne Ajla Tomljanovic, 29 ans, 46ème mondiale. Sachant que notre championne l’avait battue le 11 mai dernier, au tournoi de Rome, en deux sets (7-5, 6-2).
Tandis que, dans un match désormais entré dans la grande histoire du tennis, l’Australienne avait battu, en session nocturne vendredi dernier, la détentrice de 23 titres du Grand Chelem, Serena Williams. Et ce, en trois manches (7-5, 6-7, 6-1) et plus de trois heures. Elle restera comme la dernière tenniswoman à avoir vaincu la légende vivante américaine sur un court de tennis et sur le court Arthur Ashe.
Si Jabeur, qui réussit sa meilleure saison, eu égard au titres glanés à Berlin et Madrid passait l’obstacle de la redoutable Australienne, elle se retrouverait contre Coco Gauff ou Caroline Garcia qui se défieront en quarts de finale, ce mardi. Mais quoi qu’il arrive, notre fierté nationale est assurée de finir la saison dans le top 3 mondial après sa performance à l’US Open.
Jabeur debout, contre vents et marées
Pour rappel, six grandes joueuses du Top 10 ont déjà été éliminées. A l’instar de: l’Estonienne, Anett Kontaveit, 2ème rang; la Grecque Maria Sakkari, 3ème; l’Espagnole Paula Badosa, 4ème; la Roumaine Simona Halep, 7ème; la Russe Daria Kasatkina, 9ème; et enfin l’Espagnole Garbiñe Muguruza, 10ème. Ce qui représente une motivation supplémentaire ainsi qu’un avantage non négligeable pour Ons Jabeur.
Reste que le terrain en dur de Flashing Meadows ne la favorise pas forcément. Car, cette tenniswoman, l’une des meilleurs tenniswomen au monde sur gazon, n’est pas très à l’aise avec la cadence rapide avec rebond parfois déroutant des balles sur surface dure.
D’autant plus, que les joueuses les plus chevronnées se plaignent des nouvelles balles, jugées trop lourdes et dangereuses pour les articulations. Et qu’elles fusent à une grande vitesse sur le dur. Heureusement qu’au cours de ce tournoi new yorkais, elle a eu largement le temps d’appréhender cette anomalie.
Bon vent Ons. Contre vents et marées.