La révolution de 2011 a discrédité la classe politique en Tunisie. La bipolarisation qui s’en suivit – l’islam politique et ses ennemis – occulta les visions économiques et sociales, désormais marginalisées par les divergences des visions de la bipolarisation. Le Néo-destour et les groupuscules de gauche disparurent de fait de la scène.
Feu Béji Caïd Essebsi tenta de restaurer le pouvoir bourguibien. Mais son alliance avec l’islam politique, vraisemblablement pour éviter une guerre civile en Tunisie, mit en échec son programme de transition et réanima la polémique entre les acteurs politiques.
L’évolution politique fut aliénée par cette dégradation du système établi. Démission des intellectuels, écartement des personnalités d’antan, chasse aux experts. L’explosion des médias et les dérives de Facebook ne sauraient enrichir le débat. Situation d’attente en Tunisie. Comment sortir de l’impasse géopolitique.
Des partis recherchent des alliances avec l’étranger, pour imposer leurs vues, mettre en cause les autorités. Le Destour défend les vues nationales; mais son opposition à l’islam politique ne peut constituer un vrai programme, ni même le rappel d’un passé glorieux.
Le choix des électeurs ne pouvait pas prendre en compte les visions idéologiques ou les programmes. Dans ces conditions, les élections annoncées ne seraient donc que des élections du hasard. Elles pourraient faire valoir l’appartenance locale, tribale ou régionale.