Le russe Gazprom a annoncé hier qu’il avait signé un accord avec la China National Petroleum Corporation pour commencer à vendre du gaz russe en yuans chinois et en roubles russes au lieu de dollars. Une source a déclaré que les paiements pour les expéditions de gaz seront répartis à parts égales entre les devises russe et chinoise. Le président russe Vladimir Poutine a qualifié cet événement d’historique, non seulement pour les marchés mondiaux de l’énergie, mais aussi pour la Russie et la Chine.
Cet accord est considéré comme influent pour de nombreuses raisons, notamment que les échanges commerciaux entre la Chine et la Russie ont connu un grand développement depuis le début de la guerre russo-ukrainienne, notamment dans le domaine du pétrole et du gaz. La Russie avait précédemment signé un accord avec la Chine pour lui fournir 400 milliards de dollars pour une période de 30 ans, à compter de 2019, afin de prolonger le contrat au début de la guerre d’une valeur de 37,5 milliards de dollars, dont la totalité sera désormais payée en roubles et en yuans.
Cette décision est dans l’intérêt des deux parties, selon le directeur exécutif de «Gazprom», et dans l’intérêt de la Russie, qui cherche à s’éloigner des monnaies des pays «hostiles», comme on l’a décrit, depuis l’imposition de sanctions à son encontre. L’abandon des devises occidentales contribue à soutenir le Trésor russe à partir de sources de revenus fiables au lieu de dépendre de l’Europe. C’est aussi un catalyseur de la stabilité du rouble et des systèmes bancaires qui ont déjà commencé à émettre des prêts en yuan chinois au cours de la dernière période, et certains d’entre eux se sont débarrassés du système de transactions financières SWIFT.
Quant à la Chine, cet événement a coïncidé avec ses efforts qui ont commencé il y a plus de dix ans pour assouplir la domination du dollar dans le système financier mondial, et UBS a publié un rapport indiquant que 85% des banques centrales du monde ont investi ou avaient l’intention de faire inclure le yuan chinois dans leurs réserves financières.
Première brique de la nouvelle économie mondiale ?
Cette décision pourrait être la première brique de la nouvelle économie mondiale. Les pays de l’Est (Chine et Russie en tête) ne se contentent plus d’acquiescer aux puissances européennes, et ont déjà commencé à constituer une économie alternative depuis la première réunion du groupe des BRICS en 2009 (il s’agit du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud).
Bien que les progrès du groupe aient été relativement lents, les pressions occidentales sur la Chine et la Russie ces dernières années les ont incitées à accélérer les progrès au sein du groupe, dont le dernier en date a été l’annonce cette année d’une coopération pour créer un nouveau panier de devises.