Face à l’urgence posée par la crise énergétique que connaissent plusieurs pays du monde en raison de la crise russo-ukrainienne, il est nécessaire d’accélérer la décarbonation, l’hydrogène vert étant la seule réponse à court et moyen terme.
Aujourd’hui, l’hydrogène vert en Tunisie représente un secteur à fort potentiel. D’ailleurs, il dépendra de l’évolution des coûts qui sont liés à la disponibilité de l’électricité provenant des sources renouvelables. C’est ce qui ressort du Programme tuniso-bavarois pour le développement du secteur de l’hydrogène vert en Tunisie.
Ainsi ce programme s’inscrit dans le cadre de la coopération entre le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, l’Etat fédéré de Bavière et le ministère de la Coopération économique et du Développement (BMZ), ainsi que la coopération allemande en Tunisie (GIZ).
Production d’hydrogène vert: et si on en parlait!
Aujourd’hui, tout le monde reconnaît que la Tunisie, grâce à son potentiel en énergies renouvelables, sa main-d’œuvre qualifiée, sa proximité avec l’Europe, et la présence du gazoduc reliant l’Algérie à l’Italie, bénéficie de plusieurs atouts pour devenir un producteur principal d’hydrogène vert.
Le programme en question traite la production d’hydrogène ainsi que l’utilisation du gazoduc pour son transport.
Ce programme a pour objectif d’étudier les perspectives de production et de transport de l’hydrogène vers l’Europe, en particulier vers l’Allemagne.
Le coût du programme pour le développement de l’hydrogène s’élève à 820 mille euros
Le coût de ce programme s’élève à 820 mille euros dont une grande partie est financée par l’Allemagne, notamment l’Etat fédéré de Bavière, c’est ce qu’a souligné, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, Melanie Huml, la ministre d’État de Bavière, chargée des affaires européennes et internationales.
Tout en ajoutant que l’intérêt aujourd’hui, c’est qu’au niveau européen, d’ici 2030, un réseau de structures hydrogéniques sera mis en place. « Et il faudrait également savoir à quel point la Tunisie sera rattachée à cette ligne de transport d’hydrogène ralliée à la Bavière par le biais de l’Italie », poursuit-elle.
Ainsi elle souligne que sa présence en Tunisie, à la station de Haouaria, met l’accent sur le nouvel élan de la coopération tuniso-allemande, en particulier dans le domaine des énergies alternatives, dont l’hydrogène vert.
Cela dit, au-delà du soleil et du vent, pour produire de l’hydrogène, il faut de l’eau. De ce fait, il y a grand intérêt à poser la question suivante : quelles sont les capacités de la Tunisie pour produire de l’hydrogène vert? Et comment faire face au stress hydrique qui ne se limite pas à la Tunisie. Cette réflexion nécessitera un autre débat dans les semaines à venir…
De son côté, le PDG de la STEG, Hichem Anane, a fait savoir que ce programme vise à renforcer la coopération scientifique et technologique en matière de production d’hydrogène vert, s’inscrivant dans le cadre des efforts déployés par la Tunisie en vue de réaliser la transition énergétique. Et ce, par le biais de la production d’hydrogène vert à partir de l’énergie éolienne générée par la station de Sidi Daoud.
Il insiste sur l’histoire de la coopération tuniso-allemande notamment qui remonte à plus de 20 ans. Ainsi que le développement de ses capacités en vue d’une exploitation dans le dessalement des eaux de mer.
Il conclut: « La STEG veille à développer la production de l’hydrogène vert, avec la coopération de ses partenaires, dont l’Allemagne, ainsi que ses capacités à développer la production d’électricité à partir des énergies renouvelables, dont l’éolien ».
En outre, il rappelle que la STEG aurait la possibilité d’exporter de l’hydrogène vert vers l’Europe. Tout en exploitant le gazoduc qui traverse actuellement la Tunisie.
En somme, nous pouvons déduire que la production d’hydrogène vert permettra à la Tunisie, d’une part, d’améliorer sa sécurité énergétique et, d’autre part, d’avoir des revenus en devises grâce à l’export de l’hydrogène vert et de ses dérivés vers l’Europe et enfin de développer des compétences et un savoir-faire national dans un domaine en plein essor.
La vision du projet
En partant d’une analyse du cadre actuel, le projet apporte un appui technique et du conseil ainsi qu’un échange d’expériences nationales et internationales. Ce qui nécessite la mise en place d’un cadre réglementaire pertinent, incitatif et opérationnel pour le développement d’une chaîne de valeur d’hydrogène vert et de ses produits dérivés en Tunisie.
Ce qui laisse entendre qu’un tel cadre réglementaire permettra à la Tunisie non seulement d’exporter de l’hydrogène vert vers l’Europe, mais aussi de jouer un rôle important dans la décarbonation des secteurs d’utilisation finale en Tunisie. Dans les secteurs où l’électrification directe n’est pas possible ou n’est pas réalisable, comme le transport lourd, certains processus industriels et l’aviation, le PtX deviendra de plus en plus pertinent pour que la Tunisie atteigne la neutralité carbone à long terme.