L’agence de notation « Standard & Poor’s » s’attendait à ce que les factures énergétiques en Europe dépassent les niveaux d’avant-Covid-19 de plus d’un billion d’euros, en raison du resserrement de la vis sur l’approvisionnement en gaz russe.
Un rapport publié hier par Standard & Poor’s sur les installations de service en Europe a noté que la fermeture indéfinie du gazoduc russe Nord Stream 1 exacerbe la pression sur les compagnies énergétiques. La hausse des prix de l’énergie alimente le mécontentement quant à savoir qui devrait supporter ce lourd fardeau financier. Note le rapport.
L’indice européen des prix du gaz a chuté de 5,4% à 229 euros. Les prix du pétrole ont également baissé. Ils sont affectés par des signes croissants de ralentissement de l’économie mondiale, une récession dans certains pays, une augmentation de la valeur du dollar. Ainsi que de nouvelles fermetures en Chine pour contenir la propagation du « Covid-19 ».
Le prix du brut West Texas Intermediate est tombé à 85 dollars le baril. Et ce, pour revenir aux niveaux de janvier dernier, et le prix de référence mondial du Brent est tombé en dessous de 92 dollars le baril.
Pendant ce temps, Oxford Economics a déclaré que les taux de croissance des salaires dans la région d’Europe centrale, y compris la Roumanie et les pays regroupant « Vysgrad » (République tchèque, Pologne, Hongrie et Slovaquie), dépassent les taux de l’ensemble de la zone euro, ainsi que des marchés émergents sur une grande échelle. Cependant, les risques d’augmentation de l’inflation salariale sont énormes.
Le « Balkan News Network », spécialisé dans les affaires d’Europe centrale et d’Eurasie, a cité la « Société mondiale indépendante » disant que la croissance des salaires nominaux dans la région a connu une accélération à la fin de 2021 et au premier semestre de 2022, comme l’ont montré les chiffres de juin dernier. Croissance à deux chiffres : en Hongrie, équivalent à 15,4 % sur une base annuelle. En Pologne de 13 % et en Roumanie de 11 %. Tandis que la République tchèque et la Slovaquie ont connu un peu moins de pression à des taux de 8,1. Et 9,8 %, respectivement. Et ce, sur une base annuelle.
La hausse des salaires ne parvient pas à suivre le rythme de l’inflation
En effet, les taux de croissance des salaires ont augmenté. Et ce, en raison de la reprise après les répercussions de l’épidémie de « Corona » sur les marchés du travail déjà étroits de la région, qui ont alimenté l’inflation et relevé les anticipations inflationnistes, le taux d’inflation ayant atteint 11,7 % en Hongrie et 13,2 % en Slovaquie. En juin dernier, il atteignait 17,5 % en République tchèque. Et un peu moins de 15 % en Roumanie en juillet. Tandis qu’il atteignait 16,1 % en Pologne en août.
Comme l’a expliqué Oxford Economics, les pressions internationales actuelles sur les prix, causées par la hausse des prix des denrées alimentaires et des coûts de l’énergie, érodent les salaires réels. Ce qui entraînera une pression accrue pour les augmentations de salaires. Il note une inflation généralement élevée dans la région entraîne une baisse des salaires réels.
Par ailleurs, le rapport d’Oxford Economics indique que l’augmentation des bénéfices dans la région restera élevée. Ce qui maintiendra l’inflation sous-jacente à un niveau élevé pendant une période plus longue. Tandis que le ralentissement à venir de l’économie européenne soulagera certaines pressions.
Cependant, le cabinet de conseil économique a noté que la croissance des salaires nominaux en Pologne et en Hongrie restera forte. Ce qui pourrait y maintenir l’inflation plus élevée pendant une période plus longue, maintiendrait leurs actifs sous pression et obligerait les banques centrales à prendre des mesures drastiques ou à risquer un affaiblissement des monnaies polonaise et hongroise. Ou une atteinte à la compétitivité économique, qui pèsera sur les perspectives de croissance à moyen terme.