La récolte des olives de table devrait être courte cette année en Espagne dans toutes les variétés. Et ce en raison de la sécheresse, et une grande partie des fruits qui parviennent à survivre au déficit hydrique et à la chaleur n’auront pas le volume ou l’apparence que le marché exige. Ce qui fait qu’il pourrait ne pas y avoir assez de production pour répondre à la demande.
C’est ce que soulignent les sources des coopératives et des organisations professionnelles agricoles espagnoles à la suite de la dernière estimation faite par l’interprofession des olives « Interaceituna », qui prévoit une récolte totale de 436 000 tonnes. Ce qui représente une baisse de 33,81% par rapport à la production de 2021, qui a été une année record.
Le chiffre est également inférieur à la moyenne des quatre dernières campagnes (-22,47%). De ce fait, les experts s’accordent à dire que la prévision pourrait être encore pire. Car ils ont observé que le fruit qui se trouve sur l’arbre a peu de volume et est très ridé.
Interaceituna attribue les mauvaises données à l’affaiblissement du bosquet après le record de la récolte précédente et aux conséquences du déficit hydrique accumulé et des vagues de chaleur de ces derniers mois.
Dans son deuxième aperçu de capacité (un autre sortira fin septembre et un quatrième fin octobre), Interaceituna prévoit une « situation critique » pour les fruits.
Bien qu’il souligne qu' »un pourcentage important (de fruits) continue de se tenir lisse et avec un potentiel vert », il perçoit qu’il y a « des terres sèches, une irrigation déficitaire et des parcelles chargées de fruits petits et/ou fanés difficiles à récupérer « .
Face à cette situation, il a souligné que « le retard et la quantité des premières pluies, ainsi que la rapidité de sa récolte, seront déterminants dans le résultat de la récolte qui virera enfin au vert ».
L’avis des organismes agricoles
Le président du secteur oléicole, Gabriel Cabello, affirme que la situation est « vraiment préoccupante » et que » les prix peuvent monter en flèche s’il y a peu de production et une forte demande ».
Le responsable des olives de table à Séville, José Pedro Guzmán, qualifie la situation de « dramatique », soulignant qu' »il y a de plus en plus d’olives sur l’arbre qui seront irrécupérables même s’il pleut » et qu' » il pourrait ne pas y en avoir du tout ou pas assez de produits pour approvisionner les marchés. »
Le secrétaire général du COAG à Séville, Ramón García, souligne que, étant donné que de nombreux fruits n’auront pas la taille du marché. Et ce dans le cas de certaines variétés: comme la camomille. De ce fait, il est possible qu’entre 10% et 15% de ce qui est collecté est utilisée pour fabriquer de l’huile de camomille car elle a « un prix très intéressant».
Enfin, le secrétaire général de l’UPA en Andalousie, Cristóbal Cano, souligne qu' »en raison de l’alternance (l’année dernière il y a eu une grande récolte d’olives de table) et des effets de la sécheresse, cette campagne présente une baisse très importante » et que » s’il n’y a pas de pluie en septembre, la perte de la récolte augmentera encore plus ».