Pour le Maroc, les véhicules électriques sont un secteur d’avenir. Selon certaines informations, le pays envisage de créer une « gigafactory » pour fabriquer des batteries de véhicules électriques (EV). Le royaume négocie activement avec les fabricants de batteries de véhicules électriques. Et ce , pour installer une usine dans le pays d’une valeur de 2 milliards de dollars pour utiliser ses ressources combinées au secteur automobile et à la production de cobalt.
Selon le site Automotive News Europe, l’usine prévue pour les batteries de véhicules électriques « offrira un énorme élan au secteur automobile local » et bénéficiera de l’accès du pays aux énergies renouvelables et aux ressources brutes comme le cobalt et les phosphates. Actuellement, le Maroc abrite des usines de fabrication pour Renault et Stellantis, avec une capacité combinée de 700 000 véhicules par an. De plus, il y a une augmentation de la demande pour ces batteries en dehors de l’expansion prévue sur deux ans par Citroën de sa capacité de production de 50 000 EV.
Mais maintenant, Rabat voit grand, le royaume envisage en effet d’augmenter la production. Et ce, jusqu’à 1 million de véhicules par an dans les trois à quatre prochaines années. La nouvelle « gigafactory » permettrait de produire les 300 000 véhicules supplémentaires ciblés en tant que véhicules électriques.
Une grande ambition et un espoir pour l’UE
C’est effectivement une grande ambition. Actuellement, le Maroc abrite plus de 250 constructeurs automobiles et fournisseurs, notamment des États-Unis et de l’UE. Au cours des sept dernières années, les exportations automobiles de Rabat ont même dépassé les ventes de phosphate.
Compte tenu de la récente augmentation de la demande de batteries pour véhicules électriques dans le monde, Rabat s’est engagé à entrer sur le marché avec véhémence. De plus, cet objectif est soutenu par une augmentation de la production nationale d’automobiles électriques et hybrides.
Plus de fournisseurs et de constructeurs automobiles vont être des composants cruciaux de l’industrie automobile du pays. Cependant, le fait que le Maroc devienne un « centre de fabrication mondial » pour le monde serait beaucoup plus bénéfique pour Bruxelles.
L’année dernière, la Commission européenne a mandaté d’éliminer progressivement tous les véhicules à carburant fossile dans l’Union européenne d’ici 2035. Il s’agit probablement de l’un des facteurs à l’origine de la croissance immédiate de l’industrie des véhicules électriques en Europe. A l’heure actuelle, l’UE n’a pas d’autre choix que le Maroc pour de telles ambitions.
90% des exportations automobiles du Maroc vont vers l’Europe
Pour ceux qui ne le savent pas, 90% des exportations automobiles du Maroc vont vers l’Europe. Les constructeurs automobiles de l’UE sont également activement indulgents avec Rabat. En juillet 2020, le constructeur automobile allemand BMW a signé un contrat de 113 millions de dollars avec la société minière marocaine Managem pour fournir 20% du cobalt nécessaire à la fabrication des trains électriques de nouvelle génération de BMW.
Par ailleurs, en juillet 2022, Renault a signé un contrat avec le marocain Managem. Et ce, pour fournir 5 000 tonnes de sulfate de cobalt par an pendant sept ans.
Les industries basées dans l’UE clament que les approvisionnements du Maroc sont plus accessibles pour les déplacements et sont essentiels pour l’écosystème soutenant la production de batteries électriques en Europe.
Le secteur automobile recherche désormais des fournisseurs non russes pour les matières premières vitales. Mais l’UE est dans un dilemme moral inconfortable. Elle manque déjà d’options.
Maintenant, la commission n’a qu’une seule chance de répondre à ses besoins, s’agenouiller devant le Royaume africain pour atteindre cet objectif. La « gigafactory » prévue pourrait renverser la situation pour l’UE.