L’ONU mène des négociations « urgentes » avec la Russie et l’Ukraine pour conclure un accord sur les exportations de produits chimiques via la Mer Noire dans le but de prévenir une crise alimentaire mondiale. C’est ce qu’a rapporté mardi le Financial Times, citant des personnes proches du dossier.
Selon le média, des diplomates de l’ONU sont en pourparlers avec Moscou et Kiev sur la réouverture d’un pipeline pour transporter l’ammoniac de la Russie vers le port ukrainien de Yuzhny sur la Mer Noire (rebaptisé « Pivdennyi ») et plus loin vers les marchés mondiaux.
L’ammoniac est un ingrédient clé dans la production d’engrais, la Russie représentant 20% des exportations mondiales. Un important pipeline transportant le produit chimique de la région du sud-ouest de la Russie à Samara vers le port ukrainien a été fermé après le début des hostilités entre les deux pays fin février.
Le pipeline a la capacité de transporter environ 2,3 millions de tonnes d’ammoniac par an. Sa fermeture a contribué à une flambée des prix des engrais qui ont plus que doublé au cours de la dernière année.
« Les pourparlers vont dans la bonne direction et tous les efforts sont déployés par toutes les parties à tous les niveaux pour garantir un résultat positif », a déclaré Rebeca Grynspan, responsable du commerce des Nations Unies, citée par le FT.
La proposition, en cas de succès, aidera à reprendre les exportations d’environ 2 millions de tonnes d’engrais russes, d’une valeur de 2,4 milliards de dollars via le même corridor maritime qui a été débloqué à la suite d’un accord sur les céréales entre la Russie et l’Ukraine.
En juillet, Moscou et Kiev ont signé un accord négocié par l’ONU pour reprendre les exportations de céréales via les ports de la mer Noire précédemment bloqués. L’accord comprenait également l’engagement de l’ONU d’aider à lever les sanctions internationales sur les exportations de produits alimentaires et d’engrais russes.
La semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine a critiqué l’accord, affirmant que « presque tout le grain exporté d’Ukraine » était envoyé vers l’UE au lieu d’aller vers les pays en développement les plus pauvres.