Verbe clair et confiant dans l’avenir du secteur touristique tunisien, René Trabelsi, ancien ministre du Tourisme sous la présidence de Beji Caïd Essebsi s’exprime, dans leconomistemaghrebin.com, sur le département dont il a eu la charge, le Sommet de la Francophonie de 2022 en Tunisie et son propre avenir dépourvu de la moindre ambition politique déclarée mais accompagné de la ferveur d’un natif de l’île de Djerba qui aimerait qu’on rende hommage à Habib Bourguiba pour son rôle pionnier dans l’idée francophone.
A l’orée de la tenue, en Tunisie, du Sommet de la Francophonie, annulé pour cause de pandémie l’an dernier, René Trabelsi est avant tout fier de son influence sur le président Caïd Essebsi pour que le 18ème Sommet de la Francophonie, que l’institution francophone avait décidé depuis longtemps de tenir en Tunisie, se tienne précisément à Djerba, son île natale, qui compte l’un des plus anciens quartiers juif au monde, Hara Sghira, également connu sous l’appellation de Jerba Hood.
Lors de l’entretien qu’il nous accorde depuis Paris, où il travaille, le citoyen tunisien qu’il est dresse tout d’abord le bilan de son passage au ministère du Tourisme à partir de novembre 2018.
« A mon arrivée dans ce département, le tourisme tunisien commençait à se relever. On a pris la balle au bond, en travaillant sur les marchés classiques, comme la France, l’Allemagne, la Belgique ou l’Italie, des marchés qui n’étaient pas au mieux, le tout pour les faire revenir aux niveaux où ils étaient en 2010. En 2019, tous les voyants étaient ainsi au vert : les marchés, notamment français, étaient revenus, et l’objectif de 9 millions de visiteurs a même été dépassé d’un demi-million de touristes, avec en particulier le marché russe qui avait cartonné ». Mais la crise de la Covid-19 a chamboulé à la baisse les prévisions de croissance.
Au niveau de l’évolution des infrastructures touristiques, l’ancien ministre admet un bilan mitigé. Mais pas question, selon lui, de laisser tomber un secteur au profit d’un autre : « La Tunisie est un des rares pays qui peut accueillir l’ensemble des secteurs : balnéaire, culturel, sportif, celui des maisons d’hôtes, la thalasso, etc. Tous doivent coexister ».
« La Tunisie est un des rares pays qui peut accueillir l’ensemble des secteurs »
Il faut à cet égard « faciliter l’obtention de visas aux touristes qui doivent passer par les procédures de visas ».
Il note cependant que bien des manques sont à combler : « Au niveau des aéroports, des transports à l’intérieur du pays, des routes ».
Même s’il estime qu’i faut du temps pour le réaliser, il aurait à ce sujet souhaité « des pistes cyclables dans les zones touristiques, de l’électricité fournie par des panneaux solaires, en somme que la préoccupation écologique fasse partie de l’offre touristique ».
René Trabelsi pense que le Sommet de la Francophonie à Djerba, station touristique par excellence, est l’occasion de faire prévaloir, dans les mentalités, ces idées en phase avec le tourisme d’aujourd’hui et de demain. Et voit dans l’île jerbienne « une zone pilote » en la matière. Ce qui, en vérité, commence « à prendre corps ».
Le Sommet francophone est à cet égard une opportunité sans égale. Et, cela dit pour fixer les idées, René Trabelsi n’oublie par le rôle avant-gardiste de Habib Bourguiba, -notamment après son célèbre discours de Jéricho-Ariha proposant une paix négociée entre arabes et israéliens-, lors de sa tournée marathon en Afrique subsaharienne pour donner à l’idée francophone une dimension géopolitique. Il estime qu’il serait souhaitable, à cet égard, de « lui rendre hommage ».