L’indicateur de capacité statistique de la Tunisie a connu une régression remarquable durant les dernières années comparé à ceux de pays comme l’Egypte, le Maroc et les pays subsahariens. Il s’est établi à 58 contre 60 à 70 dans les pays similaires, a indiqué, lundi à Tunis, la présidente du Conseil National de la Statistique, Lamia Zribi.
Dans une déclaration médiatique en marge d’un « Atelier de lancement des travaux sur le développement d’une stratégie nationale de développement de la statistique en Tunisie », elle a précisé «qu’un diagnostic du système statistique national et particulièrement des déficits et des problématiques dont il souffre, sera établi d’ici mai 2023, pour ensuite élaborer une nouvelle stratégie statistique en Tunisie ».
Zribi a évoqué les principales problématiques enregistrées au niveau de cette activité, à savoir la faible coordination entre les structures tunisiennes qui produisent l’information statistique, ce qui a créé un problème de gouvernance, outre la non adaptation aux critères internationaux dans la production de statistiques ».
« L’information statistique est produite par des moyens traditionnels en Tunisie, alors que de nouveaux domaines ont émergé à l’instar de l’économie solidaire, sociale, verte, bleue et des statistiques en rapport avec la transition énergétique et la sécurité alimentaire ».
Interrogée sur la multiplicité des intervenants dans la production de l’information statistique en Tunisie et leur divergence dans certains cas, elle a convenu de l’existence de prés de 48 organes produisant l’information statistique dans un pays de 12 millions d’habitants contre 16 structures en France (60 millions d’habitants).
Intervenant à cet atelier de travail, le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed a souligné l’importance de moderniser le système statistique tunisien, en axant sur la numérisation et les banques de données.
Il a relevé que la préparation d’une stratégie rigoureuse pour le système statistique tunisien constitue une opportunité d’améliorer les méthodes de travail et les infrastructures institutionnelles et législatives.
Il y a lieu de préciser que l’Indicateur de capacité statistique élaboré par la Banque mondiale évalue la capacité du système statistique d’un pays sur la base d’un cadre diagnostique comportant trois domaines d’évaluation : méthodologie, sources de données, et périodicité et ponctualité. Le score de la capacité statistique globale est ensuite calculé comme une moyenne simple des scores des trois domaines sur une échelle de 0 – 100.
Avec TAP