Le dossier contre le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, est dépourvu de toute preuve d’envoi des jeunes vers les foyers de tension. C’est ce que déclare Samir Dilou, membre du comité de défense de Ghanouchi et de son vice-président Ali Laârayedh.
Dans une déclaration aux médias, mardi, Dilou souligne l’importance de « ne pas politiser le procès ou instrumentaliser l’affaire. Et ce, pour détourner l’attention de l’opinion publique. Celle-ci se focalisant sur des questions économiques et sociales difficiles dans le pays ».
A cet égard, l’avocat faisait cette déclaration peu avant l’arrivée de R. Ghannouchi, pour son audition à l’unité nationale de recherche dans les crimes terroristes. Il a expliqué que les justificatifs qui accusent Laârayedh concernent des documents fournis par le syndicat de la Garde républicaine.
« L’audition de Ali Laârayedh a été axée sur son rendement en tant que ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de la Troïka présidé par Hamadi Jebali en 2012 ». Ainsi a-t-il expliqué. Quant au dossier du président Ennadha, l’avocat a déclaré que « le collectif de défense est dans l’attente de connaître le contenu du dossier d’accusation ».
De son côté, Imed Khémiri, porte-parole du mouvement, qui se trouvait à proximité du siège de l’unité nationale de recherche dans les crimes terroristes, a déclaré à la TAP que le dossier d’envoi aux foyers de tension est « monté de toutes pièces par une partie ennemie d’Ennahdha ».
Le Ministère public avait décidé de placer Ali Laârayedh en garde à vue après son audition par l’unité des recherches dans les crimes terroristes. Il comparaît en sa qualité d’ancien chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur, a déclaré, mardi, à l’agence TAP un membre du collectif d’Avocats.
L’avocat Mokhtar Jamaai a ajouté que l’audition de Rached Ghannouchi, également convoqué devant la même unité, a été reportée au mardi 20 septembre, à partir de midi, à la demande de la défense.
Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, était arrivé lundi à midi à la caserne de Bouchoucha et l’a quittée dans les premières heures de la journée de mardi, a-t-il indiqué.
D’après lui, Rached Ghannouchi et Ali Laârayedh seraient transférés, mercredi, ainsi que tous les suspects dans l’affaire de l’envoi des jeunes dans les zones de conflit au pôle judiciaire de lutte antiterroriste.
Le dossier de plainte avait été déposé, en décembre 2021, par l’ancienne députée Fatma Mseddi auprès de la justice militaire.
Avec TAP